Les États-Unis ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'ouvrir une nouvelle enquête sur l'usage d'armes chimiques en Syrie, après des rapports faisant état d'attaques au gaz de chlore dans la région de la Ghouta orientale, a appris l'AFP jeudi.

Des diplomates des Nations unies se sont rencontrés jeudi pour discuter de ce projet de résolution américain, consulté par l'AFP, quelques jours après que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a dénoncé 14 cas de suffocation, dont celui d'un enfant décédé, probablement liés à une attaque au gaz de chlore en février.

Selon le projet de texte présenté au Conseil de sécurité mercredi, une commission d'enquête de l'ONU, l'UNIMI, se chargerait pendant un an «d'identifier les auteurs d'attaques à l'arme chimique en Syrie».

Un diplomate a cependant souligné qu'il était fort improbable que Moscou, allié de Damas, soutienne ce projet.

Il y a trois mois, la Russie avait déjà mis fin à une enquête dirigée par les Nations unies, en opposant son veto à un vote sur son renouvellement.

En janvier, Moscou a proposé une résolution prévoyant un nouvel organisme d'enquête. Ce dernier a été jugé «inacceptable» par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a identifié des dizaines d'attaques à l'arme chimique en Syrie, mais son mandat ne lui permet pas de d'en déterminer les auteurs.

En juin 2017, l'OIAC a confirmé que du gaz sarin avait été utilisé lors de l'attaque aérienne sur Khan Cheikhoun le 4 avril. Les experts de l'ONU avaient conclu en octobre que le régime de Damas était responsable de ses attaques. Des accusations rejetées par Moscou et par Damas.