Les États-Unis ont ordonné l'évacuation de personnel à Beyrouth, et accepté le départ d'employés dans le sud de la Turquie, recommandant d'éviter de se rendre dans ces deux pays, alors que Washington menace Damas de frappes militaires.

L'ambassade américaine à Beyrouth a annoncé vendredi qu'elle évacuait son personnel non essentiel.

«Le 6 septembre, le département d'État a décidé de réduire le nombre de personnel non essentiel et celui des membres de leurs familles de l'ambassade à Beyrouth en raison des menaces contre les sièges des missions américaines et contre le personnel», a indiqué l'ambassade dans un communiqué.

Le même jour, le département d'État a précisé que le personnel américain qui le souhaitait pouvait aussi quitter Adana en Turquie (sud), et recommandé d'éviter de se rendre au Liban et en Turquie, deux pays voisins de la Syrie en guerre, évoquant des raisons de sécurité.

«Le département d'État a ordonné l'évacuation des membres de son personnel gouvernemental non essentiel, ainsi que leurs familles, de Beyrouth au Liban, et approuvé le retrait des membres du personnel non essentiel ainsi que leurs familles qui souhaitent quitter Adana en Turquie», a déclaré la porte-parole adjointe de la diplomatie américaine Marie Harf dans un autre communiqué.

Mme Harf a recommandé aux citoyens américains toujours présents au Liban ou dans le sud de la Turquie «de limiter tout voyage non essentiel à travers le pays» et de rester vigilants.

Les menaces de frappes proférées contre Damas par le président américain Barack Obama font craindre des répercussions régionales, notamment au Liban, où se trouvent les combattants chiites du Hezbollah, formation alliée au régime de Bachar al-Assad.

Le nouvel ambassadeur américain David Hale est arrivé au Liban le 29 août.

Les États-Unis accusent le régime syrien d'avoir perpétré le 21 août des attaques à l'arme chimique qui ont fait des centaines de morts - 1429 selon le renseignement américain.

Ces décisions sont dues «aux tensions actuelles dans la région, ainsi qu'aux menaces potentielles pour les membres du personnel et les bâtiments diplomatiques du gouvernement américain», a justifié Mme Harf dans un communiqué.

Celle-ci a souligné que le département d'État faisait preuve «de beaucoup précautions pour protéger (ses) employés et leurs familles».

Le Liban a accueilli plus de 700 000 réfugiés syriens depuis le début du conflit en mars 2011.

La Turquie a aussi accueilli des centaines de milliers de réfugiés tandis que le régime syrien a perpétré des attaques sur leur frontière commune.

L'évacuation du personnel à Beyrouth intervient un mois après la fermeture de plusieurs ambassades américaines au Proche-Orient pendant une semaine, après des menaces proférées par Al-Qaïda.

L'organisation islamiste avait lancé une attaque contre les locaux diplomatiques américains de Benghazi en Libye (est) le 11 septembre 2012, tuant l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres employés américains.

» Le site officiel de l'ambassade des États-Unis à Beyrouth.