L'an prochain à l'ONU.

La prière de Barack Obama ne s'adressait pas à Dieu, comme celle que récitent les juifs à la Pâque: «L'an prochain à Jérusalem.» Elle était destinée aux dirigeants de la communauté internationale, auxquels le président américain a demandé hier de travailler à la réalisation, d'ici un an, d'un objectif qui a épuisé des générations de diplomates.

«Si nous faisons cela, quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pourrions avoir un accord qui nous mènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies: un État de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël», a déclaré Barack Obama, appelant ses pairs à appuyer ses efforts de paix au Proche-Orient.

À son deuxième discours devant l'assemblée générale de l'ONU, l'hôte de la Maison-Blanche a assorti ce voeu ambitieux, voire pieux, avec un avertissement à l'Iran, dont le programme nucléaire suscite l'inquiétude de Washington et de ses alliés. «Les États-Unis et la communauté internationale essaient de résoudre leurs différends avec l'Iran, et la porte reste ouverte à la diplomatie, si l'Iran choisit de l'emprunter», a déclaré le président américain.

«Mais le gouvernement iranien doit démontrer son engagement clair et digne de foi, et confirmer au monde la nature pacifique de son programme nucléaire.»

En appelant de ses voeux la création d'un État palestinien d'ici un an, Barack Obama s'est fait le porte-parole d'un optimisme que peu de ses partenaires partagent. À un moment où le processus de paix au Moyen-Orient entre dans une phase cruciale, il a exhorté Israël à prolonger le gel des constructions dans les implantations juives et les pays arabes à «avancer, comme promis, sur la voie de la normalisation avec Israël».

Le moratoire sur les colonies juives arrive à échéance dimanche. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déjà indiqué qu'il mettrait fin à ses négociations avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou si le moratoire n'était pas prolongé. Ces pourparlers ont repris il y a trois semaines après un arrêt de 18 mois.

Conséquences

«Notre position sur cette question est bien connue, a déclaré Barack Obama. Nous pensons que le moratoire doit être prolongé. Nous pensons aussi que les pourparlers actuels doivent se poursuivre jusqu'à leur aboutissement. Il est temps maintenant que les parties s'entraident pour surmonter les obstacles.»

Le président américain a évoqué les conséquences d'un nouvel échec des négociations de paix. «S'il n'y a pas d'accord, les Palestiniens ne connaîtront jamais l'orgueil et la dignité que confère un État, a-t-il dit. Davantage de sang sera versé. Cette Terre sainte restera un symbole de nos désaccords et non de notre humanité commune.»

Quant aux Israéliens, ils «ne connaîtront jamais la certitude et le sens de la sécurité que vous donnent des voisins souverains et stables qui se sont engagés à vivre ensemble».