Le premier ministre de la Corée du Sud, Lee Wan-koo, mis en cause dans une enquête pour corruption à l'instar d'autres membres de l'entourage de la présidente Park Geun-Hye, a offert sa démission mais était au travail mardi en attendant la décision du chef de l'Etat.

Cette affaire a débuté avec le suicide d'un puissant homme d'affaires qui, avant de mourir, a affirmé qu'il avait donné des fonds au premier ministre ainsi qu'à deux autres proches de la présidente.

Cette dernière a déclaré la guerre à la corruption, promettant de punir «quiconque» se rendrait coupable de malversations. Le premier ministre lui refusait jusqu'ici d'accéder aux appels à quitter ses fonctions lancés par la Nouvelle alliance politique pour la démocratie (NAPD), la principale formation d'opposition.

Lundi soir (heure locale), il a finalement cédé sous la pression. La présidente Park Geun-Hye, actuellement en voyage officiel en Amérique latine, a fait savoir mardi qu'elle se prononcerait à son retour la semaine prochaine.

«Je le déplore. J'éprouve aussi de la sympathie pour le premier ministre en ces temps difficiles», a-t-elle réagi dans un communiqué depuis Lima.

«Les citoyens ne peuvent plus attendre», avait déclaré lundi le chef du NAPD Moon Jae-In lors d'une réunion du parti à Seongnam, au sud de Séoul. «Notre parti fera tout pour que soit adoptée une loi le destituant», a-t-il déclaré à la télévision, appelant le parti Saenuri au pouvoir à accepter le principe d'un vote au Parlement.

Sung Wan-Jong, ancien patron d'une entreprise de BTP en faillite, s'est pendu près de son domicile de Séoul le 9 avril. Dans sa poche, les enquêteurs ont retrouvé une liste énumérant les noms de huit personnes, dont le premier ministre et le chef du cabinet de la présidente, en face de sommes présumées être des pots-de-vin.

L'homme d'affaires était soupçonné d'avoir alimenté une caisse noire en fonds prélevés dans les comptes de son entreprise dans le but d'acheter hommes politiques et hauts responsables du gouvernement. Au moment où il s'est donné la mort, le parquet s'apprêtait à l'interroger.

Dans une interview accordée à un journal local, il avait déjà raconté en 2013 avoir donné 30 millions de wons 33 500 $ en liquide au premier ministre au moment où celui-ci briguait un siège de député.

M. Lee a démenti ces accusations.

Cette affaire est une mauvaise nouvelle pour la présidente, qui se remettait à peine de sa dégringolade dans les sondages consécutive au naufrage du ferry Sewol qui a fait 304 morts il y a un an.

Mme Park est régulièrement critiquée pour son manque de discernement dans ses nominations. Plusieurs responsables nommés à de hautes fonctions ont dû démissionner en raison de révélations sur leurs fautes passées supposées.

En Corée du Sud les fonctions de premier ministre sont largement honorifiques. L'essentiel du pouvoir est entre les mains de l'exécutif présidentiel.