Trois personnes ont été tuées et 79 autres blessées mercredi soir dans une explosion devant une gare ferroviaire à Urumqi, la capitale de la région du Xianjiang en Chine, a annoncé l'agence de presse d'État Chine nouvelle.

L'explosion, qualifiée par Chine nouvelle d'«attaque terroriste violente» a eu lieu le jour où le président Xi Jinping achevait une visite dans la région.

L'explosion a eu lieu vers 19 heures, heure locale, devant la gare sud de Urumqi, la capitale du Xinjiang, a indiqué l'agence Chine nouvelle dans une brève dépêche.

La déflagration était «concentrée autour de bagages abandonnés entre une sortie de la gare et un arrêt de bus», a-t-elle ajouté, précisant que «des ambulances et des voitures de police se sont précipitées sur les lieux».

Dans un message posté sur le réseau social Weibo, le quotidien les Nouvelles de Pékin faisait état de 50 blessés et indiqué, en citant un policier, qu'ils avaient été transportés vers des structures hospitalières.

Divers messages postés par des organisations de presse sur les réseaux sociaux chinois, ainsi que les commentaires d'internautes sur le sujet, ont été promptement supprimés par les censeurs durant les heures suivant l'explosion.

De même, des photos prétendument prises aux environs de la gare - dont certaines montrant des cordons policiers, ou encore une portion de sol calciné entre un trottoir et l'entrée du bâtiment - ont, elles aussi, rapidement disparu.

Selon Chine nouvelle, les personnes présentes sur l'esplanade devant la gare ont été évacuées dans un premier temps, avant que l'accès à la gare soit de nouveau autorisé vers 21 heures.

Il s'agit du noeud ferroviaire le plus fréquenté du Xinjiang, et l'ouverture de nouvelles lignes de trains intercités au départ de cette gare devait justement faire jeudi l'objet d'une cérémonie d'inauguration sur place, a précisé le média d'État.

La communication sur tout incident de ce type est considérée comme extrêmement «sensible» par les autorités chinoises. La censure sur internet avait notamment été sévère après l'attentat commis en octobre dernier place Tiananmen à Pékin, tout comme lors de la tuerie dans la gare de Kunming (sud) début mars - deux attaques imputées par les autorités à des Ouïghours venus du Xinjiang -.

L'explosion de Urumqi intervient alors que le président Xi Jinping effectue une visite très médiatisée dans la région.

Depuis Kashgar, il a notamment présenté le Xinjiang comme «la ligne de front» de la lutte menée par Pékin contre «le terrorisme», selon des propos rapportés mercredi par la presse officielle.

Le Xinjiang, frontalier de huit États d'Asie centrale, est une vaste région semi-désertique riche en ressources naturelles, et dont les Ouïghours, musulmans turcophones, constituent la principale ethnie.

Alors que les Han, ethnie majoritaire en Chine, y ont afflué par millions ces dernières décennies, les Ouïghours se disent harcelés par les autorités et victimes d'une politique répressive à l'encontre de leur religion et de leur culture.

Depuis 2009, la région est le théâtre de violences récurrentes qui se sont intensifiées ces derniers mois, dénoncées par Pékin comme des actes «terroristes» imputés à des mouvements séparatistes et islamistes.

La Chine va déployer au Xinjiang une stratégie antiterroriste consistant à «frapper en premier», afin d'«effrayer les ennemis» et d'«inspirer les citoyens», a par ailleurs indiqué mercredi Xi Jinping, cité par Chine nouvelle.

Il a cependant ajouté que Pékin mettrait également en place «des politiques appropriées pour améliorer l'harmonie (entre) ethnies, et garantir la prospérité de tous les groupes ethniques».