Des militants sud-coréens ont marqué mardi l'anniversaire du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il par un lâcher de tracts de l'autre côté de la frontière appelant à la chute du «dictateur», a rapporté un photographe de l'AFP.

Une centaine de manifestants ont fait décoller des ballons transportant 20 000 tracts à Imjingak, un mémorial proche de la frontière avec le Nord.

Aux ballons étaient également attachés 30 petits transistors pour convaincre les Nord-Coréens de capter des programmes sud-coréens hostiles au régime nordiste.

«Notre campagne vise à dire à nos frères nord-coréens que Kim Jong-il n'est pas une idole mais un dictateur qui les a privés de liberté», a déclaré Park Sang-Hak à la tête d'un groupe de Nord-coréens ayant fait défection.

Comme chaque année, des réjouissances sont imposées en Corée du Nord pour marquer l'anniversaire du «cher dirigeant» Kim Jong-Il, seul maître d'un pays économiquement à terre mais qui se rêve en «nation puissante et prospère» d'ici à 2012.

Toutefois, la propagande martiale du régime semblait très en retrait par rapport aux années précédentes, lorsque les médias officiels promettaient de mater les «forces impérialistes» américaines.

Cette année, le numéro deux nord-coréen, Kim Yong-Nam, a «souligné le besoin de mettre fin aux relations hostiles entre la RPDC (Corée du Nord) et les États-Unis par le dialogue et les négociations», a rapporté lundi l'agence de presse du régime KCNA.

L'appel a été lancé lors d'une réunion de hauts responsables du parti, de l'armée et de l'État.

Pyongyang estime que les États-Unis sont les seuls à pouvoir offrir au régime un pacte de non-agression, voire un traité de paix.

La guerre de Corée (1950-1953) s'est terminée par un simple armistice, laissant techniquement la péninsule coréenne en état de guerre.

Ainsi le régime communiste exige-t-il la signature d'un tel pacte avant de reprendre les négociations sur son désarmement nucléaire auxquelles participent six pays (les deux Corées, Chine, Japon, États-Unis, Russie). Pyongyang a claqué la porte des discussions en avril 2009 après que l'ONU eut sanctionné un tir de missile nord-coréen.