Un an après des Jeux olympiques «verts», la pollution a fait un retour en force à Pékin. Ce qui n'empêche toutefois pas les habitants de la capitale de profiter de bien d'autres façons de l'héritage des Jeux.

«Je suis venue visiter avec mes parents les lieux symboliques de la capitale. Et c'est aujourd'hui le tour des installations olympiques» raconte, émerveillée, Wang Xingyi, 21 ans, jeune étudiante originaire du centre du pays.

 

Comme cette famille, de 20 000 à 30 000 touristes, majoritairement chinois, visitent chaque jour le stade olympique, moyennant 50 yuans (7,8 dollars). À la fin d'avril, date des plus récentes statistiques officielles, on dénombrait 3,5 millions de visiteurs.

Les travaux de transformation de certaines de ses arcades en un centre commercial ne commenceront pas avant de trois à cinq ans. La fédération italienne en profite donc pour y organiser, demain, la Super Coupe d'Italie entre la Lazio et l'Inter de Milan.

À la fin juin, 3,25 millions de personnes avaient par ailleurs dépensé 30 yuans pour entrer dans le Cube, cadre des épreuves de natation.

Avec le même billet, les visiteurs peuvent se baigner pendant deux heures dans le bassin d'entraînement de la piscine. En octobre, le centre de natation sera fermé pendant neuf mois afin d'agrandir la partie accessible au public.

La population profite aussi quotidiennement de l'accélération des travaux d'agrandissement du réseau municipal du métro. La mise en service de deux nouvelles lignes et d'un train jusqu'à l'aéroport en 2007 et 2008 a désormais rendu ce moyen de transport pratique à utiliser - il n'existait jusqu'alors que trois lignes.

D'ici à 2015, le métro couvrira 561 km contre 198,2 km aujourd'hui. C'est sans compter qu'avant les Jeux, le prix d'un billet, qui était de 3 à 5 yuans selon le trajet, est passé à un tarif unique de 2 yuans, soit environ 0,30$.

Le trafic automobile a également été allégé par la mise en place d'une circulation alternée, qui persiste depuis les compétitions.

Point noir

Le principal point noir concerne la pollution. À la fin du mois de novembre 2008, les autorités claironnaient que leur objectif annuel de «jours clairs» avait été dépassé un mois avant la fin de l'année.

L'un des éditorialistes du très officiel China Daily a pourtant rappelé: «La capitale aurait-elle obtenu une telle réussite sans l'accueil des JO? La réponse est assurément négative.»

Une étude sino-américaine publiée récemment a remis un peu plus les choses en place: la pollution pékinoise en août 2008-alors que se déroulaient les Jeux «verts»- était en fait 30% supérieure à ce qu'avaient annoncé l'an dernier les experts gouvernementaux chinois et dépassait les niveaux jugés comme excessifs de l'Organisation mondiale de la santé.

Et cette année, depuis un printemps très clément, la capitale amoncelle les jours gris, voire noirs. Un retour à l'ère où tous les logements de la capitale se chauffaient au charbon, à l'époque où Pékin cherchait à obtenir l'organisation des Jeux.

 

Disparus des radars...

Où sont passés les athlètes chinois?

Ils monopolisaient les écrans de télévision et les affiches publicitaires du pays. Aujourd'hui, ils n'apparaissent plus que dans de rares reportages. Le champion du monde du 400 m haies Liu Xiang, le plus grand échec de ces Jeux à la suite de son forfait avant la première course de la spécialité, est longtemps resté sans donner de nouvelles et a dû repousser son retour à la compétition. Seul le pivot de l'équipe nationale de basket, Yao Ming, est finalement demeuré en haut de l'affiche sportive. Il ne le doit pourtant qu'à la saison de NBA à laquelle il participait avec sa formation des Rockets de Houston.