(Bangkok) Un groupe d’insurgés d’une minorité ethnique en Birmanie a pris le contrôle d’un lucratif poste-frontière qui sépare le pays de la Chine, ont déclaré dimanche les médias locaux et une source de sécurité.

Des combats font rage dans l’État birman Shan, dans le Nord, près de la frontière chinoise, depuis qu’une alliance de trois groupes insurgés de minorités ethniques a lancé une offensive contre l’armée birmane en octobre.

Ces groupes ont pris le contrôle de positions militaires et d’une ville stratégique pour le commerce avec la Chine, coupant la junte de ses routes commerciales.  

Une offensive menée par l’Armée de l’Alliance démocratique nationale de Birmanie (MNDAA), l’un des trois groupes insurgés, a pris le contrôle du poste-frontière de Kyin San Kyawt, a indiqué un média local affilié au groupe.  

« Le MNDAA a également signalé avoir saisi une autre porte commerciale frontalière, appelée Kyin San Kyawt, dans la région de Mongko, district de Muse », a rapporté dimanche le journal Kokang.  

Il a ajouté que l’alliance, comprenant l’Armée d’Arakan (AA) et l’Armée de libération nationale de Ta’ang (TNLA), s’était emparée d’autres positions dans la zone commerciale frontalière après le début de l’assaut vendredi.  

Le MNDAA a hissé son drapeau dans la zone de commerce frontalière de Kyin San Kyawt, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.  

Au début de la semaine, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a déclaré aux médias d’État qu’environ 120 camions, garés près du poste-frontière, avaient été incendiés par les groupes armés.  

Une partie non négligeable des échanges avec la Chine transite précisément par cette zone. Son blocage depuis plusieurs semaines prive l’armée de liquidités, devenues précieuses dans une économie en panne depuis le coup d’État de 2021.

Selon des informations locales, les marchandises qui transitent par le poste-frontière de Kyin San Kyawt comprennent des machines, des appareils électriques, des tracteurs agricoles et des articles de consommation.

Au vu de la détérioration de la situation sécuritaire, la Chine a appelé vendredi ses ressortissants à quitter « au plus vite » le nord de la Birmanie et à se tenir à l’écart des combats.