(Pékin) Le président chinois Xi Jinping a déclaré jeudi lors d’une rencontre à Pékin avec le premier ministre égyptien Moustafa al-Madbouly que la Chine souhaitait « apporter » davantage de « stabilité » au Proche-Orient, selon un média officiel.

Les propos du chef de l’État chinois interviennent dans le contexte de la guerre Israël-Hamas.

L’Égypte est frontalière de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien.

Elle a longtemps été un pays médiateur traditionnel entre Israël et le Hamas, et a été le premier pays arabe à signer un accord de paix avec Israël en 1979.

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils, dans l’attaque du Hamas le 7 octobre, qui est la plus meurtrière ayant visé l’État hébreu depuis sa création en 1948.  

En représailles, Israël bombarde sans relâche le petit territoire surpeuplé de Gaza, où au moins 3478 personnes ont été tuées, en majorité des civils palestiniens, selon les autorités locales.

« La Chine est disposée à renforcer sa coopération avec l’Égypte dans divers domaines […] et à travailler avec elle afin d’apporter plus de certitude et de stabilité à la région et au monde », a déclaré Xi Jinping à son hôte, selon la télévision publique CCTV.

La Chine entretient de bonnes relations avec Israël. Mais elle soutient depuis plusieurs décennies la cause palestinienne, considère la Palestine comme un État et milite traditionnellement pour une solution à deux États.

« Coexistence pacifique »

« La priorité absolue est de cesser le feu et de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible pour éviter que le conflit ne s’étende, voire échappe à tout contrôle, et ne provoque une grave crise humanitaire », a dit jeudi Xi Jinping à Moustafa al-Madbouly.

« La solution fondamentale pour résoudre le conflit récurrent entre Palestiniens et Israël est de mettre en œuvre la solution dite à deux États, d’établir un État palestinien indépendant et de parvenir à une coexistence pacifique entre la Palestine et Israël. »

L’aide humanitaire attendue par les Palestiniens de la bande de Gaza va pouvoir commencer à transiter par le passage de Rafah, à partir de l’Égypte, ont annoncé les présidents américain et égyptien.

Des dizaines de camions remplis d’aide internationale attendent en Égypte depuis des jours de rentrer à Gaza.

La Chine a regretté jeudi la décision des États-Unis de bloquer la veille une résolution de l’ONU qui appelait à une « pause humanitaire » entre le Hamas et Israël.

Washington a justifié son opposition au texte, car il ne mentionnait pas le « droit d’Israël à se défendre ».  

« La Chine est profondément déçue par l’obstruction des États-Unis à l’adoption par le Conseil de sécurité d’un projet de résolution sur la question palestinienne », a indiqué devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.

Sur 15 États membres du Conseil, 12 ont voté pour un projet porté par le Brésil, deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les États-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre.