(Quetta) Au moins quatre personnes ont été tuées et 15 blessées lundi dans un attentat à la bombe visant un véhicule de la police dans le sud-ouest du Pakistan, revendiqué par l’Armée de libération du Baloutchistan.

L’explosion a eu lieu dans un marché très fréquenté de Quetta, la capitale de la province du Baloutchistan, où des groupes séparatistes locaux et des mouvements islamistes armés mènent régulièrement des attaques ciblant l’armée ou la police.

« Les investigations préliminaires suggèrent qu’une explosion a été causée par un engin explosif improvisé qui avait été placé sur une moto et a été déclenché à distance », a déclaré à l’AFP un haut responsable de la police locale, Azfar Mehsar.

PHOTO BANARAS KHAN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le véhicule de la police visé par l’attaque

Au moins quatre personnes, « deux policiers et deux civils » ont trouvé la mort dans l’explosion, a-t-il indiqué.

Wasim Baig, un porte-parole de l’hôpital Sandeman, le plus grand de Quetta, a confirmé le bilan,  en précisant qu’une fillette de cinq ans figurait parmi les morts.

PHOTO ARSHAD BUTT, ASSOCIATED PRESS

Un policier tente de réconforter un homme qui a perdu un prhc edans l’attentat.

L’Armée de libération du Baloutchistan, une organisation séparatiste, a revendiqué l’attentat.

L’organisation n’a pas fait état de victimes civiles, indiquant seulement que deux policiers ont été tués en raison de leur implication « dans le traitement inhumain de civils baloutches sous prétexte d’enquêtes ».

Le Baloutchistan, province la plus grande, la moins peuplée et la plus pauvre du Pakistan, qui borde l’Iran et l’Afghanistan, est secoué par intermittence depuis des décennies par une rébellion séparatiste.  

Des groupes djihadistes, comme le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, y sévissent également.

La province est riche en hydrocarbures et en minerais, mais sa population — environ 12 millions d’habitants — se plaint d’être marginalisée et spoliée de ses ressources naturelles.

Au Baloutchistan, d’importants chantiers du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet d’infrastructures pour lequel la Chine doit dépenser plus de 50 milliards de dollars, sont sortis de terre, dont son vaisseau amiral, le port en eaux profondes de Gwadar.

Ces projets chinois ont souvent créé un fort ressentiment dans la province, en particulier auprès des groupes séparatistes qui estiment que la population locale n’en tire aucun bénéfice, la plupart des emplois revenant à de la main-d’œuvre chinoise.