Des chauffeurs de taxi ont entamé lundi un mouvement de grève inhabituel en Chine dans l'une des principales métropoles du pays, Chongqing, pour exprimer leur mécontentement, selon les médias chinois et des employés.

Des milliers de personnes n'ont pas pu se rendre au travail ou à l'aéroport dans l'immense métropole du sud-ouest où des grévistes ont cassé les vitres de briseurs de grève, selon les médias chinois.

Des milliers de chauffeurs, qui se plaignent de la hausse des coûts, du faible prix de la course, de la pénurie d'essence, des amendes trop élevées, ainsi que de la concurrence déloyale de taxis sans licence, ont cessé le travail à Chongqing, a expliqué à l'AFP un employé de la société de taxi Chongqing Hongqiao, nommé Tang, joint par téléphone.

«Il y a plusieurs raisons qui expliquent la grève, en premier lieu les longues files d'attente aux stations service, cela peut prendre entre une et deux heures», a-t-il expliqué.

«L'unité kilométrique n'a pas changé depuis bientôt huit ans. Si on la compare avec les autres grandes villes, cinq yuans (plus de 50 centimes d'euro) c'est bas», a jugé M. Tang.

Sur l'internet, un chauffeur de taxi a expliqué devoir verser 200 yuans par jour à son employeur.

Certains des grévistes ont cassé les vitres des véhicules de collègues qui tentaient de franchir les piquets de grève et obligé les passagers à descendre, a indiqué de son côté Chine Nouvelle.

Au moins 20 véhicules, dont trois voitures de police, ont été endommagés, selon l'agence.

«Tous les chauffeurs de taxi avaient accepté de cesser le travail, nous avons attaqué les taxis de ceux qui n'ont pas tenu leur parole», a dit un chauffeur gréviste, cité par l'agence Chine Nouvelle.

Même si certains chauffeurs refusent la grève, ils n'ont pas travaillé de peur des représailles, ont expliqué des employés de sociétés de taxi à l'AFP.

Un porte-parole du gouvernement de la municipalité, qui n'a pas souhaité donner son nom, a indiqué qu'une réunion avait été convoquée en urgence «pour tenter de trouver des solutions».

Chongqing, l'une des quatre municipalités placées directement sous le contrôle du gouvernement central, a une population totale de 31 millions d'habitants, dont plus de 5 millions résident dans la seule zone urbaine, où 9000 taxis opèrent.

La profession de taxi est peu rémunératrice dans la Chine des réformes économiques: des taxis de Shanghaï ont récemment expliqué à l'AFP que l'écrasante majorité d'entre eux travaillait 20 heures d'affilée pour joindre les deux bouts dans la métropole de l'est.

Les grèves sont très rares en Chine, où il n'existe qu'un seul syndicat contrôlé par le régime communiste.