(La Havane) Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN), guérilla d’extrême gauche, ont entamé lundi un nouveau cycle de négociations à La Havane pour tenter de trouver un accord sur une prolongation du cessez-le-feu bilatéral qui expire le 29 janvier.  

« Le sixième cycle a commencé avec l’espoir d’avancer et de se rapprocher des transformations dont la Colombie a besoin », a déclaré la délégation de l’ELN dans un message sur X, accompagné d’une photo montrant ses négociateurs sur la place de la Révolution à La Havane.  

Lors de cette nouvelle session, les parties tenteront de prolonger le cessez-le-feu, signé pour six mois en juin à La Havane et entré en vigueur le 3 août.  

En décembre, l’ELN, plus ancienne guérilla active en Colombie, s’est engagée au Mexique à suspendre les enlèvements, après le rapt du père du footballeur colombien Luis Diaz – libéré 12 jours plus tard – qui avait mis en péril le processus de paix entamé fin 2022.  

Cet enlèvement avait également incité le gouvernement de gauche de Gustavo Petro à nommer l’ancienne guérillera Vera Grabe comme nouvelle négociatrice en chef.  

Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, a entamé des discussions avec les principaux groupes armés opérant dans le pays. Avec l’ELN, mais aussi les dissidents des FARC marxistes (qui rejettent l’accord de paix historique de 2016), des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants.

Cette politique de « paix totale » rencontre de nombreux obstacles et est sévèrement critiquée par l’opposition, alors que certains de ces groupes armés ont multiplié leurs actions pour accroître leur influence territoriale.

Plusieurs cycles de négociations ont eu lieu précédemment au Venezuela, au Mexique et à Cuba, qui jouent le rôle de garants avec les gouvernements du Brésil, du Chili et de la Norvège.

À ces pays s’ajoutent l’Allemagne, l’Espagne, la Suède et la Suisse, qui accompagnent les pourparlers, ainsi qu’un représentant du secrétaire général des Nations unies.

Présente dans l’ouest sur la côte Pacifique et dans le nord-est frontalier du Venezuela, l’ELN, qui actuellement compterait 5800 combattants, défie l’État colombien depuis sa naissance en 1964 dans le sillage de la révolution cubaine.