(Washington) Les États-Unis ont annoncé mercredi un allègement limité des sanctions américaines imposées contre le Venezuela en réponse à la signature la veille d’un accord entre les autorités et l’opposition en vue de la tenue d’une élection présidentielle en 2024.

« Conformément à la politique américaine des sanctions, en réponse à ces développements démocratiques, le département du Trésor a autorisé les transactions relatives au secteur du gaz et du pétrole vénézuélien ainsi que celui de l’or », a annoncé dans un communiqué le sous-secrétaire américain au Trésor, en charge du renseignement financier et du terrorisme, Brian Nelson.

Concrètement, le gouvernement américain réautorise l’achat de gaz et pétrole vénézuélien pour une durée de six mois, qui pourra être renouvelée si « le Venezuela respecte les engagements pris dans le cadre de l’accord électoral » ainsi que concernant des personnes détenues.

Pour le secteur aurifère, aucune durée n’est précisée, le département du Trésor justifiant sa décision par une volonté de « réduire les échanges d’or sur le marché noir ».

Les États-Unis permettent par ailleurs de nouveaux les échanges de titres de la dette vénézuélienne sur le marché secondaire, l’interdiction concernant le marché primaire, soit les titres de dette nouvellement émis par le gouvernement vénézuélien, reste en revanche en vigueur.

L’allègement des sanctions sur le pétrole vénézuélien était très attendu des marchés, qui avaient anticipé ces derniers jours cette évolution favorable, entraînant une baisse du prix du baril malgré la guerre entre Israël et le Hamas et les risques d’escalade au Proche-Orient.

Le gel des avoirs vénézuéliens et d’autres sanctions restent toutefois en place.

Cette décision intervient après l’accord mardi entre le gouvernement et l’opposition du Venezuela, lors de négociations à la Barbade, pour que se tienne une présidentielle au second semestre 2024, ce dont s’était déjà félicité Washington dans un communiqué.

L’opposition n’a pas reconnu la réélection du président Nicolas Maduro en 2018 lors d’un scrutin largement considéré comme frauduleux et non reconnu par de nombreux pays.

L’année suivante, Washington a renforcé contre Caracas des sanctions imposées pour la première fois en 2015 en raison de la répression brutale de manifestations antigouvernementales.  

En 2019, Washington, ainsi qu’une partie de la communauté internationale, avait reconnu Juan Guaidó, chef de l’opposition qui venait de s’autoproclamer président par intérim.

L’opposition a mis fin en janvier à cette présidence intérimaire, estimant qu’elle n’avait pas rempli ses objectifs de changement politique.