(San Salvador) L’Assemblée législative du Salvador a de nouveau prolongé mercredi d’un mois l’état d’urgence pour maintenir la « guerre » du président Nayib Bukele contre les gangs violents, qui a déjà conduit à près de 66 000 arrestations.

Cette prolongation, approuvée par 67 des 84 députés du congrès monocaméral, est la douzième depuis l’entrée en vigueur de ce régime d’exception en mars 2022.

« Avec 67 voix pour, l’initiative du président de la République a été approuvée par le conseil des ministres pour prolonger le régime d’urgence sur tout le territoire national pour une période de 30 jours », a déclaré le président de l’Assemblée législative, Ernesto Castro.

La « guerre contre les gangs menée par le gouvernement a permis à la population salvadorienne de ressentir un sentiment de sécurité, comme le montrent les enquêtes », indique le décret législatif.

Selon les chiffres officiels, cette « guerre » contre les gangs violents a déjà conduit à 65 795 arrestations, et 2513 armes à feu ont été saisies.

L’état d’urgence, qui a soulevé les critiques d’organisations de défense des droits humains, permet des arrestations sans mandat. Il a été instauré après une vague de 87 assassinats attribués aux « maras », des gangs qui répandent la terreur au Salvador et dans les pays voisins.

Début février, le gouvernement a inauguré un gigantesque pénitencier dans le sud-est du pays, aux abords de la ville de Tecoluca, où seront détenus 40 000 membres présumés de ces gangs.

Un contingent de 2000 gangsters présumés a été transféré plus tôt mercredi dans cet établissement équipé de haute technologie de surveillance, après un premier groupe de 2000 détenus fin février.