(Brasilia) Un juge de la Cour suprême du Brésil (STF) a ordonné mardi la libération de 173 personnes accusées d’avoir participé à l’assaut contre plusieurs lieux de pouvoir à Brasilia le 8 janvier, dans l’attente de leur jugement.

Cette remise en liberté est soumise à plusieurs conditions : port du bracelet électronique, annulation du passeport, interdiction d’utiliser les réseaux sociaux, de porter des armes à feu ou de sortir de chez soi les soirs et les week-ends.

« Le juge Alexandre de Moraes a estimé qu’ils pourraient demeurer en liberté dans l’attente de leur procès […] dans la mesure où l’enquête n’a pas montré qu’ils étaient des financeurs [des attaques] ni qu’ils faisaient partie des principaux assaillants », a expliqué le STF dans un communiqué.

Le magistrat a également tenu compte du fait que « la plupart d’entre eux ont un casier judiciaire vierge et des enfants en bas âge ».

Au total, 767 suspects sont toujours derrière les barreaux en attente de leur jugement et 639 ont obtenu la liberté sous condition, a précisé le STF.

Le 8 janvier, des milliers d’individus refusant la défaite de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro avaient pris d’assaut le Palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême, une semaine après l’investiture du chef de l’État de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Les assaillants avaient facilement franchi le cordon de sécurité pour tout saccager sur leur passage, y compris des œuvres d’art.

Lula a remporté le scrutin d’octobre d’une courte marge, avec 50,9 % des voix, contre 49,1 % pour le sortant.

Les violences à Brasilia ont rappelé l’invasion du Capitole deux ans plus tôt aux États-Unis, par des partisans de Donald Trump refusant d’accepter sa défaite face à l’actuel président américain Joe Biden.