(Brasilia) Plusieurs centaines de partisans du président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro restaient mobilisés jeudi devant le quartier général de l’armée à Brasilia, à quatre jours de l’investiture de Lula, réclamant une intervention militaire pour empêcher son retour au pouvoir.

Dans le campement installé depuis deux mois, des militants portant des maillots jaunes de l’équipe nationale de soccer se sont montrés très agressifs envers des journalistes de l’AFP, les insultant et leur demandant de partir en criant : « pas ici ! »

Sur une grande banderole verte, on pouvait lire « président Bolsonaro, faites appel à l’armée contre la fraude électorale ».

« Président Bolsonaro, le Brésil vous aime », lisait-on sur une autre banderole, en portugais et en anglais.

Des dizaines de tentes étaient toujours dressées dans ce campement installé depuis la défaite du président sortant face à Luiz Inacio Lula da Silva au second tour le 30 octobre. Une défaite que M. Bolsonaro, enfermé dans le mutisme, s’est toujours refusé à reconnaître.

Si les militants d’extrême droite restent mobilisés face au QG de l’armée de terre, leur nombre a diminué ces dernières semaines, a constaté un photographe de l’AFP.  

Jeudi matin, des policiers de Brasilia encadrés par des militaires ont tenté de démonter des tentes dans le campement, mais ils ont dû reculer sous la menace des militants qui ont encerclé leurs véhicules et donné des coups de pied sur la carrosserie, selon le site d’informations Uol.

Mardi, le futur ministre de la Justice de Lula, Flavio Dino, avait affirmé qu’il comptait sur « un départ volontaire » des bolsonaristes de ce campement.

Dans le cas contraire, il n’écartait pas de réclamer l’usage de la force pour les expulser.

La Police fédérale a par ailleurs mené jeudi une opération coup de poing contre des hommes soupçonnés d’avoir participé à des violences à Brasilia durant la nuit du 12 décembre.

Des militants bolsonaristes avaient incendié des véhicules et des affrontements avec des policiers avaient éclaté après l’arrestation d’un des leurs.

Lors de l’opération de jeudi, des policiers étaient munis de 11 mandats d’arrêt et quatre personnes avaient été interpellées en milieu de matinée, a annoncé un commissaire de la Police fédérale en conférence de presse.

Selon lui, certains individus visés par cette opération sont également soupçonnés d’être impliqués dans une tentative d’attentat à la bombe près de l’aéroport de la capitale brésilienne.

Les mesures de sécurité pour l’investiture du président désigné de gauche, le 1er janvier à Brasilia, ont été renforcées, avec la « mobilisation à 100 % des forces de police », soit 8000 agents, selon les autorités locales.  

Lula, 77 ans, débutera son troisième mandat, après avoir présidé le Brésil de 2003 à 2010.