(Brasilia) Très ému, Luiz Inacio Lula da Silva a fondu en larmes lundi après avoir reçu la certification de son élection pour un troisième mandat de président du Brésil, avant son investiture le 1er janvier.

« Bien plus que la remise de certificat de président désigné, c’est la célébration de la véritable démocratie », a déclaré Lula, 77 ans, entre deux sanglots, au cours de la cérémonie officielle au Tribunal supérieur électoral (TSE), à Brasilia.

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Luiz Inacio Lula da Silva

L’ancien syndicaliste, qui a déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, a battu au second tour, le 30 octobre, le chef de l’État sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui n’a cessé de critiquer avant le scrutin le système d’urnes électroniques en vigueur depuis 1996 et n’a jamais explicitement reconnu sa défaite.

« Peu de fois dans l’histoire récente de notre pays, la démocratie n’a été autant menacée », a lancé Lula dans son discours, après avoir reçu son certificat des mains du président du TSE, Alexandre de Moraes.

Au début de son allocution, le président désigné a dû s’interrompre de longues secondes, submergé par l’émotion.

Acclamé par les autorités présentes, l’ancien tourneur-fraiseur a notamment rappelé la certification de sa première élection à la présidence, fin 2002, quand le peuple brésilien avait eu l’« audace » de choisir un ex-ouvrier pour occuper le poste suprême.

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Des partisans de Luiz Inacio Lula da Silva étaient rassemblés devant le Tribunal supérieur électoral (TSE), à Brasilia.

« Je n’ai pas de diplôme universitaire, mon premier certificat c’est celui de président de ce pays », avait déclaré à l’époque Lula, ému aux larmes comme 20 ans plus tard.

La remise de ce certificat met officiellement fin au processus électoral.

Alexandre de Moraes, qui a été la cible de nombreuses attaques de bolsonaristes en amont du scrutin, s’est félicité du fait que la justice électorale ait « su garantir la stabilité démocratique, combattant les attaques intenses et criminelles contre les piliers de notre Constitution ».

Après la défaite de Jair Bolsonaro, ses partisans ont manifesté par milliers des jours durant devant des casernes de l’armée, réclamant une intervention des militaires pour empêcher le retour de Lula au pouvoir.

Vendredi, le président d’extrême droite s’est exprimé pour la première fois après 40 jours de silence et a déclaré que la défaite lui avait fait « mal à l’âme ». Il n’a jamais félicité Lula pour sa victoire, mais a seulement autorisé le processus de transition du pouvoir.