(Mexico) Le Mexique a déposé lundi devant la justice américaine une nouvelle plainte contre l’industrie des armes aux États-Unis, que le gouvernement mexicain accuse d’alimenter la violence des narcotrafiquants sur son territoire.

Déposée devant un tribunal d’Arizona, cette deuxième plainte vise cinq entreprises d’armement installées dans cet état frontalier du Mexique, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard.

Ces entreprises ont vendu « ces dernières années » des armes liées à des « délits très graves », d’après M. Ebrard.

Au total 60 % des armes saisies au Mexique ont été achetées dans une dizaine de comtés américains, pour la plupart le long de la frontière, d’après le ministre.

« Si les États-Unis nous demandent de les aider […] et de travailler ensemble contre le fentanyl (NDLR : un opiacé à l’origine d’overdoses en masse aux États-Unis) […] nous voulons nous aussi qu’ils nous aident en réduisant ce flux d’armes qui nous fait beaucoup de mal », a plaidé M. Ebrard.

La plainte s’appuie sur une nouvelle loi américaine pénalisant des prête-noms qui achètent des armes pour un tiers, avait indiqué le ministre la semaine dernière devant le Sénat.

Un juge fédéral du Massachusetts a rejeté le 30 septembre une première plainte du Mexique accusant les principaux fabricants d’armes américains d’encourager la violence des narcotrafiquants mexicains.

En août 2021, le Mexique avait intenté cette action en justice sans précédent contre neuf fabricants américains dont Smith & Wesson, Beretta, Colt, Glock, Century Arms, Ruger et Barrett. Mexico a annoncé son intention de faire appel.

Quelque 340 000 personnes sont décédées de mort violente depuis 2006 au Mexique, quand le gouvernement a déployé l’armée pour combattre les cartels de la drogue.