(Asuncion) La justice paraguayenne a ouvert une enquête sur le vice-président Hugo Velazquez, visé il y a deux semaines par des sanctions américaines pour corruption présumée, et qui dans la foulée avait annoncé sa démission avant de revenir sur sa décision.

« Le parquet a ouvert une enquête pénale sur des faits de corruption de la part du vice-président de la République » Hugo Velazquez, a annoncé le Parquet.

La procureure Liliana Alcaraz a précisé à des journalistes que mardi « une demande de coopération judiciaire internationale a été formulée aux États-Unis, qui sera essentielle pour avancer » dans l’enquête.

L’annonce coïncide avec une visite au Paraguay du sous-secrétaire d’État adjoint pour l’hémisphère occidental, Mark Wells, qui devait avoir des réunions avec les autorités politiques et judiciaires.

L’enquête, a ajouté Mme Alcaraz, se fonde sur un rapport du département d’État il y a deux semaines, qui annonçait des sanctions contre Hugo Velazquez pour sa participation présumée à « d’importants actes de corruption ».

Le rapport accusait M. Velazquez, 54 ans, d’avoir, via un proche collaborateur, offert un important pot-de-vin — un million de dollars selon l’ambassade américaine à Asuncion — à un haut fonctionnaire paraguayen pour faire obstruction à une enquête liée à ses intérêts financiers.

La procureure a toutefois souligné que le parquet n’a, à ce stade, recueilli « aucune plainte concernant une corruption présumée impliquant le vice-président ».

Dans la foulée des accusations américaines, M. Velazquez, vice-président depuis 2018, avait clamé son innocence et sa volonté de défendre, mais assuré qu’il démissionnerait de la vice-présidence, pour ne pas nuire au chef de l’État Mario Abdo Benitez ou à son Parti Colorado (conservateur), à moins d’un an d’élections générales au Paraguay.

Puis il était revenu sur sa décision, plaidant qu’il n’existait auprès du ministère public paraguayen aucune charge ni procédure ouverte contre lui.

M. Velazquez n’avait dans un premier temps mercredi pas réagi à l’annonce d’une enquête du parquet.

En juillet, avant M. Velazquez, les États-Unis avaient annoncé des sanctions, et l’interdiction d’entrée sur leur territoire de l’ex-président paraguayen Horacio Cartes (2013-2018), également du Parti Colorado, l’accusant lui aussi de corruption ainsi que de liens avec des « organisations terroristes étrangères ».