(Ciudad Juárez) Des refus de permis par les autorités américaines ont provoqué l’annulation de l’opération « Hugs not walls » (Des câlins, pas des murs) qui a permis depuis 2016 à des centaines de familles séparées par l’immigration illégale de se retrouver pour trois minutes à la frontière avec le Mexique, ont annoncé les organisateurs.

Environ 150 familles s’étaient inscrites pour participer samedi prochain à la septième édition de l’opération – « Abrazos No muros » en espagnol. Elle devait avoir lieu à la frontière entre les villes mexicaine de Ciudad Juarez dans l’État de Chihuahua et américaine d’El Paso au Texas.

« Les agences et institutions (américaines) chargées des frontières ont inventé tous les obstacles possibles et tous les prétextes imaginables pour empêcher cette rencontre familiale importante et historique à la frontière », a dénoncé dans un communiqué mercredi l’organisation Border Network for Human Rights/Red Fronteriza por los Derechos Humanos (RFDH).

L’organisation les accuse d’avoir suivi « le scénario xénophobe » du  président américain Donald Trump.

« Aujourd’hui, dans cette Amérique-là, menée par cette administration, un câlin familial et des embrassades fraternelles représentent “une menace pour la sécurité nationale” », a déclaré le directeur de RFDH, Fernando García. Selon lui, l’opération a permis depuis 2016 à 1500 familles venues des États-Unis, du Mexique et d’Amérique centrale de se retrouver.

Armando Bustamente, âgé de 24 ans et installé à Ciudad Juarez, espérait embrasser samedi sa mère qui vit depuis neuf ans sans papiers à El Paso, un jour symbolique pour lui alors que la fête des Mères est célébrée vendredi au Mexique et dimanche aux États-Unis. Depuis qu’il a commencé à participer à  l’opération, il a pu l’embrasser à deux reprises.

Des milliers de migrants, dont la plupart fuient la violence et la pauvreté en Amérique centrale, sont arrivés ces derniers mois au Mexique avec les États-Unis pour destination finale.

Le président américain Donald Trump a déployé des militaires à la frontière avec le Mexique et veut y construire un mur pour tenir à distance les migrants clandestins qu’il qualifie régulièrement de menace pour la sécurité nationale.