Environ 230 000 personnes ont fui le Mexique en raison des violences liées aux cartels de drogue, et la moitié aurait trouvé refuge aux États-Unis, estime une nouvelle étude.

Le Centre de surveillance des déplacements internes, un organisme suisse, a indiqué avoir basé son rapport à partir d'études menées par des chercheurs locaux, soutenant que le gouvernement mexicain ne compilait pas de données sur les personnes ayant quitté leur maison en raison des luttes que se livrent les gangs pour le contrôle du lucratif marché de la drogue.

Des enquêtes indépendantes ont estimé que cette tranche de la population représentait 230 000 personnes, mentionne-t-on dans la section du rapport. Environ la moitié d'entre eux se seraient rendus aux États-Unis, alors que les autres se seraient déplacés vers les États mexicains du Chihuahua, de Durango, de Coahuila et de Veracruz.

Bien que ce nombre soit nettement en deçà de l'exemple de la Colombie, où entre 3,6 et 5,2 millions d'individus ont été déplacés par des décennies de violence, le rapport suggère que ces Mexicains ont reçu très peu de soutien.

L'organisme, basé à Genève, déplore le fait que les autorités mexicaines, de même que celles des États, n'ont toujours pas réagi à la problématique.

Le ministère mexicain de l'Intérieur a indiqué ne pas avoir de commentaires à faire sur le rapport pour l'instant.

Des statistiques gouvernementales publiées ce mois-ci laissent toutefois entendre que l'exode est bien réel, du moins dans certaines régions du pays.

Le recensement, effectué en 2010, a démontré par exemple que 61% des 3616 maisons de Praxedis G. Guerrero, à l'est de Ciudad Juárez, étaient inhabitées. La région a été le théâtre d'affrontements entre les cartels de la drogue de Juarez et de Sinaloa.