(État de la mer Rouge) Au moins 28 personnes ont été tuées au Soudan lors d’une attaque des forces paramilitaires contre un village au sud de la capitale Khartoum, ont rapporté dimanche deux organisations soudanaises pro-démocratie.  

Les Forces de soutien rapide (FSR), en guerre avec l’armée régulière depuis un an, ont « attaqué le village d’Um Adam » à 150 kilomètres au sud de Khartoum, a indiqué tôt dimanche le Comité de résistance local, une organisation qui gère l’entraide entre habitants.

L’attaque a été menée samedi et fait au moins 28 morts, des « villageois innocents », ainsi que 240 personnes blessées, a déclaré dimanche soir le Comité des médecins soudanais, une autre organisation indépendante et pro-démocratie.

« Il y a un certain nombre de morts et de blessés dans le village que nous n’avons pas pu compter en raison de leur incapacité à atteindre les centres de santé et des difficultés de surveillance au milieu des tirs », a ajouté cette organisation, dénonçant un « massacre commis par les Forces de soutien rapide ».  

Le Comité de résistance local avait pour sa part fait état dimanche matin de « plus de 200 blessés, certains grièvement et d’autres légèrement, et plus de 20 martyrs », avant de revoir à la hausse le nombre de morts à 25 en milieu de journée.  

Une source médicale à l’hôpital de Manaqil, à 80 kilomètres de là, a dit à l’AFP dimanche matin avoir « reçu 200 blessés, certains sont arrivés trop tard ».  

« Nous sommes confrontés à une pénurie de sang et nous n’avons pas assez de personnel médical », a-t-elle alerté.  

La guerre au Soudan a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des FSR, dirigées par son ex-adjoint le général Mohamed Hamdane Daglo.

Elle a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l’ONU. Elle a aussi largement détruit les infrastructures du pays, poussé au bord de la famine.

Plus de 70 % des structures de santé du Soudan sont hors service, selon l’ONU, tandis que celles qui fonctionnent reçoivent plusieurs fois leur capacité avec très peu de ressources.  

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de cibler des civils, de bombarder de manière aveugle des zones résidentielles et de piller et d’entraver l’aide humanitaire.  

Depuis leur prise de contrôle en décembre de l’État d’Al-Jazira, près de Khartoum, les FSR ont assiégé et attaqué des villages entiers comme Um Adam.

En mars, au moins 108 villages et collectivités à travers le pays avaient été incendiés et « partiellement ou complètement détruits », selon le Centre for Information Resilience, un réseau d’enquêteurs indépendants basé au Royaume-Uni.