(Nations unies) L’ONU estime que les développements au Soudan, dont la nomination d’un nouveau Conseil de souveraineté non inclusif, « sont très préoccupants », a déclaré jeudi son porte-parole, alors que l’émissaire onusien dans le pays a estimé que « la fenêtre pour une résolution pacifique de la crise se refermait », selon une diplomate.

« Nous voulons voir la reprise de la transition dès que possible » et « la remise en liberté du premier ministre (Abdallah) Hamdok comme celle des autres responsables politiques et dirigeants qui ont été arrêtés », a ajouté Stéphane Dujarric lors de son point-presse quotidien.

De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu dans la matinée une réunion à huis clos sur le Soudan, prévue au programme de sa semaine de travail.

La Russie soutient les putschistes

Aucune déclaration commune du Conseil n’a suivi cette rencontre, et le Royaume-Uni, à l’origine de sa convocation, n’a pas même essayé d’en avoir une en raison des positions de la Russie, selon des diplomates. Moscou a continué pendant la réunion à soutenir le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur d’un putsch au Soudan fin octobre, soulignant qu’il était essentiel pour garantir la stabilité du pays, a rapporté un diplomate sous couvert d’anonymat.

« Nous restons gravement préoccupés par les informations sur de nouvelles actions unilatérales des militaires qui vont à l’encontre de l’esprit et de la lettre de la déclaration constitutionnelle », a déclaré à l’issue de la réunion à quelques journalistes l’ambassadrice britannique à l’ONU, Barbara Woodward.

Lors de la réunion, l’émissaire de l’ONU, Volker Perthes, a indiqué au Conseil « d’une manière très directe que la fenêtre se refermait maintenant pour le dialogue et une résolution pacifique » de la crise, a-t-elle ajouté.

Le général al-Burhane a nommé jeudi un nouveau Conseil de souveraineté, dont ont été exclus les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils.