(Yaoundé) Un Canadien de 62 ans, Diomède Nzobambona, travaillant pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), est mort lundi après « une agression » la veille à Bamenda, chef-lieu du nord-ouest du Cameroun, une région anglophone en proie à un sanglant conflit séparatiste, a annoncé mardi l’ONG.

« C’est avec une grande tristesse que le CICR confirme qu’un de ses collaborateurs est décédé le 23 août suite aux blessures subies la veille au cours d’une agression à Bamenda, dans le Nord-Ouest du Cameroun », a écrit l’organisation internationale dans un communiqué.

« Les circonstances de cette tragédie doivent encore être clarifiées et aucune information ne peut être donnée à ce stade », a ajouté le CICR.

La victime était un délégué spécialisé en eau et assainissement qui travaillait avec le CICR depuis 2003, et qui avait été sous contrat avec la Croix-Rouge canadienne entre 2007 et 2012.

Il était à Bamenda pour fournir une assistance humanitaire aux communautés affectées par les violences armées dans la région, rappelle l’ONG.

Dans le Nord-Ouest et le sud-ouest du Cameroun, deux régions où vit l’essentiel de la minorité anglophone d’un pays majoritairement francophone dirigé par l’indéboulonnable Paul Biya, 88 ans, l’armée et des groupes séparatistes s’affrontent quasi quotidiennement depuis près de 4 ans.

Les membres des ONG sont souvent menacés, voire empêchés de venir en aide aux populations locales, pris en tenaille par les deux camps. En août, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) avait été contrainte de renoncer à ses activités dans le Nord-Ouest.

Le conflit a fait plus de 3500 morts et forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile. Dimanche, une fidèle a été tuée et un pasteur blessé lors d’un culte dans une église de la même région.