(Alger) Le président algérien a gracié jeudi près de 6300 détenus dont le reliquat de peine est inférieure à 18 mois, une mesure dont ne bénéficieront pas les personnes incarcérées dans le cadre du mouvement (« Hirak ») antirégime, selon une association de soutien.

Le président Abdelmadjid Tebboune a signé un décret « portant des mesures de grâce au profit d’un deuxième groupe de détenus, condamnés définitivement (6294 détenus), dont il ne reste de leur peine que dix-huit mois ou moins à purger », a indiqué la présidence dans un communiqué relayé par l’agence de presse officielle APS.

M. Tebboune, élu le 12 décembre, avait déjà gracié mardi un premier groupe de 3471 personnes condamnées dont il restait six mois ou moins de leur peine à purger.

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Le président Abdelmadjid Tebboune lors de la cérémonie d'assermentation le 19 décembre dernier.

Au total, 9765 condamnés ont donc bénéficié d’une mesure de grâce, souligne la présidence, qui rappelle qu’en ont été exclus « les individus condamnés dans des affaires de crimes terroristes, trahison, espionnage, massacre, trafic de drogues, fuite, parricide, empoisonnement », viols sur mineurs et corruption.

Un seul manifestant a été gracié depuis le début du Hirak il y a un an

La plupart des personnes jusqu’ici condamnées dans le cadre du « Hirak », le mouvement populaire de contestation dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février 2019, ont écopé de peines couvrant la durée de leur détention provisoire et seul un jeune détenu a bénéficié de la première mesure de grâce, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.

C’est également le cas pour le deuxième décret de grâce présidentielle de jeudi, a précisé à l’AFP le coordinateur du CNLD, Kaci Tansaout, les condamnés concernés étant soit déjà sortis de prison, soit ayant fait appel de leur peine.

Quant aux 142 personnes poursuivies dans le cadre du « Hirak » et encore en détention provisoire recensées par le CNLD, elles ne sont pas touchées par le décret.