(Paris) La force française Barkhane a mis « hors de combat » plus d’une trentaine de djihadistes dans le centre du Mali ces deux dernières semaines, et cinq autres ont été tués dimanche dans une frappe de drone non loin de la frontière nigérienne, a annoncé jeudi l’état-major français.

L’armée française refuse de donner un décompte précis des djihadistes qu’elle tue, blesse ou capture, et regroupe ces trois catégories sous les termes génériques de « neutralisation » ou « mise hors de combat ».

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Des soldats français sortent d’un transporteur de troupes blindé lors d’une opération dans le Sahel.

Dans la région de Mopti (centre), « le 10 janvier, une opération des commandos de Barkhane a permis de mettre hors de combat trois terroristes », dont un cadre en charge de la logistique, selon le porte-parole de l’état-major, le colonel Frédéric Barbry.

Par ailleurs, « entre le 14 et 15 janvier, dans la même région, c’est un groupe de combat complet qui a été neutralisé au cours d’une opération héliportée » menée par des commandos, « appuyés par des hélicoptères de combat ainsi que par une frappe aérienne », a-t-il annoncé.  

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Un drone MQ-9 Reaper de l’Armée française basé au Niger, le pays voisin du Mali. Le Reaper peut parcourir environ 1850 km. Les Reaper français ont été déployés dans le Sahel le 19 décembre dernier.

Lors de cette intervention, « une trentaine de djihadistes ont été mis hors de combat, une vingtaine de motos détruites et une grande quantité de matériel de téléphonie a été saisie », a-t-il détaillé, en précisant que ces opérations visaient la katiba Macina, dirigée par le chef peul Amadou Koufa.

L’état-major a par ailleurs annoncé la « neutralisation de cinq terroristes armés par une frappe de drone », dans la région du Liptako (nord-est), près de la frontière avec le Niger où sévit le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS).  

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Un hélicoptère d’assaut Eurocopter Tiger français en opération au Sahel.

« La priorité de Barkhane consiste à réduire l’EIGS dans la zone des trois frontières (Mali-Burkina-Niger), sans pour autant exclure des actions sur d’autres pans du territoire », a commenté le colonel Barbry.

Depuis le mois de décembre, Barkhane a annoncé la « neutralisation » de dizaines de djihadistes.

Mais le porte-parole de l’état-major a refusé de fournir un bilan chiffré des opérations en 2019. « L’indicateur de réussite n’est pas le nombre de djihadistes tués, mais la quantité de population qui n’est pas ou plus sous le contrôle de ces groupes », a-t-il fait valoir.

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Deux transporteurs de troupes français en patrouille dans le Sahel. T

Devant la propagation djihadiste, le président français Emmanuel Macron et ses homologues du Sahel, réunis en sommet le 13 janvier, ont affirmé leur volonté de porter l’effort militaire sur la région dite « des trois frontières », y désignant l’EIGS comme l’ennemi prioritaire.

La France a envoyé début janvier 220 soldats pour renforcer les 4500 déjà déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane. Son chef d’état-major vient d’annoncer l’envoi de « moyens supplémentaires », qui devraient être détaillés d’ici la fin du mois.