(Kano) De nombreux djihadistes ont été tués lors d’affrontements entre groupes rivaux dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris de sources concordantes lundi.

Les combattants de Boko Haram fidèles à Abubakar Shekau venus à bord de pick-up ont attaqué un camp d’un mouvement rival, la branche africaine de l’État islamique (ISWAP), selon deux sources informées des derniers développements.

Femmes kidnappées

Les hommes de Boko Haram ont attaqué le camp du village de Sunnawa, dans le district d’Abadam district, près de la frontière du Niger, pour obtenir le retour de leurs femmes qui avaient été enlevées par les combattants de l’ISWAP au cours d’un raid au Niger voisin.  

Peu d’informations ont filtré sur les combats qui ont eu lieu mercredi, en raison de problèmes de communications dans cette région éloignée.

« Ce fut un combat qui a provoqué la mort de plusieurs combattants dans les deux camps », a indiqué la première source.

« Les combats ont été intenses et les pertes de deux côtés ont été très importantes », a rapporté la seconde source.

Les combattants de l’ISWAP avaient attaqué auparavant un camp de Boko Haram dans le village de Tumur, dans la région de Diffa, au Niger voisin, où ils avaient enlevé 13 femmes.

Le groupe Boko Haram a retrouvé la trace des femmes à Sunnawa, dans la région du lac Tchad qui est contrôlée par l’ISWAP et ont décidé une opération pour tenter de les libérer, selon la seconde source. « L’opération n’a pas réussi et les femmes sont toujours sous le contrôle de leurs ravisseurs », selon la même source.

Boko Haram pas assez radical pour l’EI

L’ISWAP a fait scission avec Boko Haram en 2016 avec le soutien du groupe État islamique (EI), en raison notamment de son rejet des attaques contre les civils.

Le groupe s’est concentré sur les attaques contre les soldats et les installations militaires. Mais il a de plus en plus visé des civils depuis la prise contrôle du groupe par des éléments durs en 2018. Depuis la scission, les deux groupes se sont affrontés militairement. L’ISWAP a gagné du terrain et récupéré des combattants de Boko Haram.  

En dix ans, le conflit armé, qui s’est propagé au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins, a fait selon les chiffres de l’ONU plus de 36 000 morts et deux millions de déplacés au seul Nigeria, provoquant une crise humanitaire majeure dans la région.