Les données des boîtes noires du Boeing 737 MAX 8 qui s'est écrasé le 10 mars en Ethiopie, faisant 157 morts de 35 nationalités, ont mis en évidence des « similarités claires » avec le crash en octobre d'un appareil du même type au large de l'Indonésie, a annoncé dimanche la ministre éthiopienne des Transports.

Des centaines de personnes ont rendu hommage dimanche aux victimes éthiopiennes de l'écrasement du Boeing 737 MAX 8 lors d'une cérémonie dans la principale cathédrale d'Addis Abeba, une semaine après cette catastrophe qui a tué 157 personnes de 35 nationalités.

Dix-sept cercueils recouverts du drapeau éthiopien, un pour chacune des victimes éthiopiennes - huit membres d'équipage et neuf passagers, ont été emmenés par des voitures noires, à travers les rues d'Addis Abeba, jusqu'à la cathédrale de la Sainte Trinité.

Le contenu des cercueils n'a toutefois pas été révélé : l'avion a été pulvérisé à l'impact, rendant difficile le travail d'identification des restes des victimes. Les analyses ADN pourraient prendre jusqu'à six mois.

Jeudi, un journaliste de l'AFP présent sur le lieu de l'écrasement a vu des proches des victimes recevoir des bouteilles en plastique remplies de terre provenant du champ dans lequel l'avion s'est écrasé.

« Ce qui nous attriste, c'est que nous n'avons pas trouvé ses restes », a confié dimanche Teshome Legesse, oncle de l'hôtesse de l'air Ayantu Girma, décédée à l'âge de 24 ans.

Des portraits des victimes avaient été placés sur les cercueils pour cette cérémonie chrétienne orthodoxe, la principale confession du pays.

« Ce que je ne peux oublier, c'est qu'elle a laissé derrière elle un enfant de huit mois et n'est pas revenue », a déclaré Meselech Petros, au sujet de sa soeur, Amma Tesfamariam, hôtesse de l'air à bord de l'avion.

Selon Mme Meselech, sa soeur n'était pas supposée travailler le 10 mars à bord du vol ET 302, mais elle avait finalement remplacé un collègue.

Cloués au sol

De nombreuses personnes qui n'ont pas perdu de proches avaient également fait le déplacement. « Nous sommes tous des enfants d'Adam et Eve », a assuré Seyoum Kidanu, un policier retraité ayant enfilé son uniforme pour l'occasion. « Quand une personne meurt dans ce monde, tout le monde est peiné ».

L'accident de dimanche est le second en moins de cinq mois pour le Boeing 737 MAX 8, désormais cloué au sol dans de très nombreux pays, dont les États-Unis.

Dans des circonstances similaires, un avion du même type de la compagnie indonésienne Lion Air s'était abîmé en mer en octobre au large de l'Indonésie (189 morts). Le rapport d'enquête préliminaire sur les causes de ce écrasement avait été publié un mois environ après l'accident.

Samedi, la ministre éthiopienne des Transports, Dagmawit Moges, avait souligné que « l'enquête [...] demandait une analyse minutieuse et un temps considérable pour parvenir à des conclusions concrètes ».

Les boîtes noires de l'appareil, qui sont cruciales pour comprendre les causes d'un écrasement, ont été envoyées en France pour être décryptées par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français.

Un document transmis samedi aux familles des victimes par la compagnie aérienne Ethiopian Airlines et dont l'AFP a vu une copie, indique que les effets personnels collectés sur le lieu de l'écrasement seront remis aux proches dans « approximativement deux mois » et les certificats de décès dans deux semaines.

À Addis Abeba, Selamsew Mathias, a décrit sa soeur, Amma Tesfamariam, comme « une très bonne personne ». « Nous sommes dépités et nous sommes très peinés. C'est très difficile ».