Des dizaines de milliers de personnes déplacées par les récentes inondations au Nigeria risquent d'être touchées par la famine et sont de surcroît plus vulnérables aux maladies, à moins qu'une assistance d'urgence ne leur soit apportée, a déclaré jeudi la Croix-Rouge nigériane.

« Un grand nombre des 200 000 personnes qui ont dû quitter leur foyer à cause de la montée des eaux commencent à quitter les camps de déplacés », a déclaré Abubakar Kende, secrétaire général de la Croix-Rouge nigériane, dans un communiqué.

« Mais la plupart d'entre elles ne trouvent rien d'autre que des maisons et des terres détruites », a-t-il indiqué, citant l'exemple de l'État du Delta (sud-est), où 40 % des maisons des déplacés ont été partiellement ou totalement détruites.

« Les communautés les plus touchées dépendent de l'agriculture comme seule source de nourriture et de revenu. Avec des terres inondées pendant des mois, des milliers de personnes risquent la famine, et sont plus exposées aux maladies », selon le communiqué.

En septembre, près de 200 personnes sont mortes à la suite de très graves inondations causées par les fortes pluies saisonnières dans 12 États, après le débordement des deux grandes rivières du Niger et de la Bénoué.

« Près de deux millions de personnes ont été affectées par les inondations et des dizaines de milliers de maisons ont été détruites. C'est une urgence majeure », a déclaré la Croix-Rouge nigériane.

Son secrétaire général a précisé qu'à moins d'une action concertée, les inondations se répèteront et empireront d'année en année, à cause du changement climatique et de la forte poussée démographique, notamment dans les zones urbaines.

Ces inondations ont été les pires depuis 2012, lorsque des centaines de personnes ont perdu la vie et environ deux millions d'autres ont dû fuir, à travers 30 des 36 États du Nigeria.