Quatorze personnes, enlevées par un groupe armé présumé, ont été retrouvées mortes mardi dans l'est de la République démocratique du Congo près de Béni, par ailleurs foyer d'une nouvelle épidémie de fièvre hémorragique Ebola, ont rapporté des sources civiles et militaires.

«Les 14 personnes enlevées ont été retrouvées mortes et ont été enterrées», a déclaré à un correspondant de l'AFP un porte-parole de l'armée.

Trois sources civiles ont confirmé cette découverte macabre dans la région de Beni, où une nouvelle épidémie d'Ebola a été déclarée le 1er août. Toutes ces sources pointent la responsabilité des rebelles ADF ougandais.

«Les corps de ces dix hommes et quatre femmes portaient des traces d'armes blanches et étaient en étant de décomposition», a indiqué à l'AFP Omar Kavota, directeur du Centre d'études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme, une ONG de cette province du Nord-Kivu.

Les «corps ont été découverts dans la partie nord-est de la ville de Beni», a précisé à l'AFP le maire-adjoint cette ville, Modeste Bakwanamaha.

«C'est la désolation au sein de la population», a dit de son côté Gilbert Kambale, président de la société civile locale.

«Nous déplorons le fait qu'en dépit d'alertes sur l'activisme des ADF dans cette région de Beni, il n'y a pas encore d'opération militaire d'envergure pour nettoyer la zone et démanteler leurs bastions», a estimé M. Kavota.

Présents sur le sol congolais depuis 1995, les ADF sont officiellement des rebelles ougandais musulmans. Ils sont accusés du massacre de plusieurs centaines de civils depuis octobre 2014 à Beni et ses environs.

Des experts de l'ONU ont accusé un officier congolais, le général Muhindo Akili Mundos, d'avoir inciter des hommes armés à commettre des tueries à Beni entre 2014 et 2015, ce qu'il a toujours nié.

Repliés sur eux-mêmes, les ADF sont accusés aussi d'avoir tué quinze Casques bleus tanzaniens en décembre 2017 près de la frontière avec l'Ouganda.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait souligné l'extrême difficulté à lutter contre l'épidémie d'Ebola dans une zone d'insécurité comme Beni.

«Sur l'échelle du degré de difficulté, tenter d'éteindre une flambée d'un pathogène mortellement dangereux dans une zone de guerre est au sommet», a déclaré le directeur général adjoint de l'OMS, en charge des réponses d'urgence, Peter Salama, lors d'un point de presse à Genève.

L'épidémie est partie d'une bourgade à 30 km au sud-ouest de Beni, Mangina.