Quelque 10 000 combattants du groupe État islamique (EI) et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique se trouvent actuellement sur le continent africain, a affirmé le 26 juin le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, après une réunion de la coalition internationale antijihadiste.

« Dans le cadre de l'évolution de la stratégie de Daech, l'Afrique est parmi les zones les plus ciblées », avec « des zones de vulnérabilité exploitées par la nébuleuse terroriste », a dit le ministre marocain, en utilisant un acronyme en arabe de l'EI.

Il a appelé à une synergie entre les pays africains et la coalition internationale dirigée par les États-Unis, dont les directeurs politiques étaient réunis mardi à Skhirat, au Maroc.

Au cours d'un point de presse avec Brett McGurk, l'envoyé spécial du président Donald Trump auprès de la coalition internationale, M. Bourita a insisté sur le fait que, « hors Syrie, Irak et Afghanistan, le nombre de victimes est plus grand sur le continent africain que sur le continent européen ». 

La réunion régionale, qui a réuni une cinquantaine de délégations, dont une vingtaine du continent africain, a notamment permis de « partager des informations pour lutter en réseau afin de protéger les pays, d'empêcher les combattants terroristes de franchir les frontières, de trouver du financement et de contrer leur idéologie néfaste », a pour sa part dit Brett McGurk.

Outre la nécessité de « partager les ressources et le savoir » face à la menace terroriste en Afrique, les discussions « très fructueuses » ont porté sur la nécessité de « finir le boulot en Syrie », notamment en développant des programmes de reconstruction.

La coalition va apporter 90 millions de dollars de contributions aux programmes de reconstruction en Syrie et en Irak, a précisé l'envoyé spécial de Trump.

Cette rencontre, qui a réuni un « groupe restreint de pays membres de la coalition », des pays africains et des organisations régionales, était une première du genre, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain.

« Les pays africains ont beaucoup à apprendre de la coalition » mondiale contre l'EI, formée en 2014 autour des États-Unis pour intervenir en Irak et en Syrie, a souligné M. Bourita.