Des combattants du groupe djihadiste Boko Haram ont mené une attaque sur Magumeri, ville du nord-est du Nigeria, pillant et incendiant des maisons face à une armée impuissante, ont rapporté des habitants jeudi.

Magumeri, située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale de l'État du Borno, Maiduguri, et qui comptait plus de 100 000 habitants avant le début de l'insurrection islamiste en 2009, était pourtant considérée comme relativement sécurisée.

Un grand nombre d'insurgés sont arrivés aux alentours de 18h30 (13h30 HE) mercredi soir, en pick-up, moto et à pied, lourdement armés, notamment de lance-roquettes, forçant les habitants à fuir.

«Ils ont pillé les magasins et les maisons et ont emporté toute la nourriture qu'ils trouvaient», a raconté à l'AFP un habitant, Kulo Sheriff, qui a réussi à s'échapper et a regagné la ville le lendemain matin.

«Ensuite ils ont mis le feu aux maisons avant de repartir dans la brousse», a-t-il poursuivi.

Les membres de Boko Haram avaient auparavant attaqué une base militaire et un commissariat de police de Magumeri où il y a eu des échanges de tirs, selon Babakura Kolo, un membre des milices civiles.

Mais les forces de sécurité se sont rendues, laissant le champ libre aux pillages, a-t-il dit.

De son côté, l'armée nigériane assure avoir repoussé les combattants, en avoir «neutralisé un grand nombre» et avoir saisi trois véhicules et «de grandes quantités d'armes et de munitions».

La zone n'est pas accessible compte tenu des restrictions d'accès de l'armée nigériane, rendant impossible toute vérification indépendante.

Cette attaque montre néanmoins que Boko Haram est toujours capable de mener des raids sur des villes importantes, bien que les autorités assurent que le groupe est vaincu et a été chassé de son bastion, la forêt de Sambisa.

Les pillages à répétition indiquent que les combattants sont affaiblis et leurs attaques sont plus destinées à trouver de la nourriture qu'à mener un jihad, comme ce fut le cas jusqu'en 2015.

«Les combattants de Boko Haram meurent de faim dans la brousse, il y a très peu de nourriture», explique M. Kolo. «Ils sont poussés par la faim.»