Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Stéphane Dion, a confirmé la présence de deux Canadiens à bord du vol MS804 d'Egyptair qui a disparu en Méditerranée.

Selon le Toronto Star, qui a obtenu l'information d'Egyptair, la première victime canadienne se nomme Mawa Hamdy. Il n'a cependant pas été possible pour le quotidien torontois d'obtenir dans l'immédiat la confirmation d'Affaires mondiales Canada, qui chapeaute notamment les relations diplomatiques et consulaires du Canada. 

Plus tôt, le président du Comité grec de sécurité aérienne a affirmé  que les débris retrouvés jusque là dans la zone proche du point de chute présumé de l'avion Egyptair «ne proviennent pas d'un avion», démentant ainsi une annonce de la compagnie égyptienne.

«Jusqu'à maintenant, l'analyse des débris retrouvés indique qu'ils n'appartiennent pas à un avion, mon homologue égyptien m'a confirmé aussi qu'il n'était pas avéré que ces débris venaient du vol d'Egyptair lors de notre dernier contact, vers 13h45», a affirmé cet officiel, Athanassios Binos.

Avant ce contact, Egyptair avait annoncé sur son compte Twitter la découverte de «débris du vol MS804».

«Sur la base des données géographiques disponibles, nous parlons des mêmes débris, jusqu'à maintenant nous ne sommes pas au courant de la découverte d'autres débris» sur lesquels Egyptair aurait pu faire son annonce, a ajouté M. Binis. Il a toutefois souligné que les informations pouvaient changer d'une minute à l'autre.

«Ce qui a été retrouvé est un morceau de bois, et des tissus qui n'appartiennent pas à un avion», a-t-il insisté.

Ce responsable avait lancé cette information dans le journal télévisé de la télévision publique grecque ERT1.

Des débris qui sont ceux de l'avion d'EgyptAir qui a disparu jeudi en Méditerranée avec 66 personnes à bord ont été trouvés près de l'île grecque de Karpathos, dans la zone présumée de la chute de l'avion, avait pour sa part annoncé auparavant la compagnie aérienne sur son compte Twitter.

«Le ministère de l'Aviation civile a reçu une lettre du ministère des Affaires étrangères égyptien confirmant la découverte de débris du vol MS804», indique EgyptAir, précisant que «des gilets de sauvetage et des morceaux de plastique» flottaient en mer.

Un avion d'Egyptair reliant Paris au Caire s'est abimé jeudi au large d'une île grecque avec à bord 66 personnes, dont un Canadienne, les autorités égyptiennes évoquant un possible acte terrorisme.

Le vol MS804 a soudainement disparu des écrans radars sans qu'«aucun problème» n'ait été signalé par le pilote et alors que les conditions de vol étaient excellentes à l'approche des côtes égyptiennes.

Tout en restant extrêmement prudent, le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé que cette situation pouvait «laisser penser que la probabilité (...) d'une attaque terroriste est plus élevée que celle d'une défaillance technique» pour expliquer sa disparition.

«Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives», a précisé Chérif Fathy à l'AFP. Un peu plus tôt, le président français François Hollande avait déclaré qu'«aucune hypothèse» n'était «écartée» ou «privilégiée».

Selon des officiels américains cités par CNN, les premières analyses pointent dans la direction d'une explosion qui aurait été causée par une bombe.  

«Des objets ont été localisés dans le sud-est de la Crète par un C-130 égyptien, dans une zone qui du point de vue aérien dépend de l'Égypte. Des bateaux seront envoyés sur place» pour vérifier de quoi il s'agit, a d'abord indiqué à l'AFP le porte-parole de l'armée grecque, Vassilis Beletsiotis.

«Des débris d'un avion ont été localisés, c'est ce que nous a dit le centre égyptien de coordination des recherches», avait pour sa part indiqué à l'AFP le bureau de presse du ministère grec de la Marine marchande.

Ces débris ont été localisés à 205 milles marins au sud-ouest de la Crète, et à 190 milles marins au sud de l'île de Karpathos, «à l'intérieur de la zone de contrôle aérienne égyptienne», a ajouté cette source.

Les autorités grecques avaient situé le point présumé de la chute de l'avion à 130 milles marins au large de l'île de Karpathos, à l'est de la Crète.

Des navires et avions grecs participent aux recherches dans la zone aux côtés d'appareils égyptiens, français et américain.

Trois enquêteurs français et un conseiller technique d'Airbus se rendront jeudi au Caire pour participer aux investigations sur la disparition du A320 d'EgyptAir reliant Paris à la capitale égyptienne, a annoncé jeudi le secrétaire d'État chargé des Transports Alain Vidalies.

Les spécialistes du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA), l'autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l'aviation civile française, voyageront par le même vol que celui de l'appareil qui s'est abîmé au large d'une île grecque.

Disparu des radars

Le vol MS804 de la compagnie nationale EgyptAir reliant l'aéroport Paris-Charles de Gaulle au Caire a disparu des radars à 2 h 45 heure du Caire (20 h 45 mercredi à Montréal), alors qu'il se trouvait dans la zone de contrôle aérien (FIR) égyptien, a indiqué le vice-président d'EgyptAir.

Selon les autorités grecques, l'avion a disparu des écrans radars grecs vers 0 h 29 GMT (20h29 mercredi à Montréal) alors qu'il quittait le FIR grec et entrait dans le FIR égyptien.

D'après Constantin Litzerakos, chef de l'aviation civile grecque, le dernier contact avec le pilote s'est produit «à peu près à 0 h 05 GMT (20h05 mercredi à Montréal)», mais ensuite, il a cessé de répondre aux appels des contrôleurs aériens grecs, qui se sont poursuivis «jusqu'à 0 h 29 GMT (20h29 mercredi à Montréal) , quand l'avion a disparu des radars».

Selon le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, l'appareil a «effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en tombant de 37 000 à 15 000 pieds», de 11 000 à 4570 mètres, avant de disparaître des radars.

La piste d'un attentat à l'explosif est également privilégiée par plusieurs experts. «C'est l'ambiance politique qui fait cela», a indiqué l'expert aéronautique Gérard Feldzer, en jugeant par ailleurs «peu probable» un «ennui technique majeur» alors que l'avion était «relativement récent».

Cette catastrophe aérienne intervient un peu plus de six mois après l'explosion au-dessus de l'Égypte, le 31 octobre, d'une bombe à bord d'un avion russe transportant des touristes de la station balnéaire de Charm el-Cheikh à destination de Moscou, qui avait fait 224 morts.

Cet attentat avait été revendiqué par la branche égyptienne du groupe djihadiste État islamique (EI), une organisation qui a fait aussi de la France l'une de ses cibles prioritaires.

«Aucun problème»

L'appareil d'Egyptair transportait 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d'équipage et trois officiers de sécurité, selon la compagnie nationale égyptienne. 30 Égyptiens, 15 Français, deux Irakiens, une Canadienne, un Britannique,  un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, un Saoudien et un Koweïtien se trouvaient à bord.

Il avait décollé de l'aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris peu après 23 h (17 h à Montréal) et devait atterrir au Caire à 3 h 05 (21 h 05 mercredi heure de Montréal).

Une vingtaine de minutes  avant de disparaître des radars, le pilote n'avait pourtant signalé «aucun problème» aux contrôleurs aériens grecs lors de sa dernière conversation. Il était même «de bonne humeur et a remercié ses interlocuteurs en grec», selon leur chef, Constantin Litzerakos.

Aucun «message de détresse» n'a été envoyé par l'équipage, a par ailleurs affirmé l'armée égyptienne, infirmant ainsi une information d'EgyptAir.

L'Airbus est tombé à 130 milles marins au large de l'île de Karpathos, alors qu'il venait d'entrer dans l'espace aérien égyptien, selon les autorités grecques.

Des médias grecs ont indiqué qu'un bateau naviguant dans la zone aurait vu une boule de feu dans le ciel, une information qui n'a pas été confirmée officiellement.





Érythrée, Égypte et Tunisie

L'appareil, un Airbus A320, était passé mercredi par l'Érythrée, l'Égypte et la Tunisie, selon le site internet FlightRadar24. Il avait commencé sa journée à Asmara, où il était arrivé mardi soir du Caire.

Il a décollé à 1 h 30 GMT (21 h 30 mercredi, heured e Montréal) pour regagner Le Caire où il a atterri deux heures et 32 minutes plus tard. Ensuite il est reparti à 6 h 21 GMT (2 h 21 à Montréal) pour Tunis, un vol de trois heures et 12 minutes.

Après seulement une heure et deux minutes d'escale, il est revenu au Caire à 13 h 17 GMT (9 h 17 à Montréal) à l'issue de deux heures et 24 minutes de trajet, toujours selon FlightRadar24.

Son escale au Caire a duré moins de deux heures et il a redécollé pour Roissy-Charles de Gaulle où il a atterri à 19 h 55 GMT (15 h 55 à Montréal), selon ces registres. Il est reparti de la capitale française peu après 23 h et devait atterrir au Caire jeudi matin à 3 h 05.

Nouvelle épreuve pour l'Égypte

Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance confiée à la gendarmerie, le vol ayant décollé de France.

La perte de cet avion intervient dans un contexte difficile pour l'Égypte, confrontée à de multiples défis sécuritaires et économiques.

L'attentat contre l'avion de touristes russes le 31 octobre avait contribué à faire encore chuter la fréquentation touristique, un secteur-clé de l'économie du pays.

L'EI continue par ailleurs de multiplier les attentats et attaques visant principalement les forces de sécurité et plus rarement les intérêts étrangers.

Pour sa part, la compagnie Egyptair a récemment dû gérer une prise d'otages à bord d'un de ses avions, détourné le 29 mars par un pirate de l'air «psychologiquement instable» vers Chypre. Les 55 passagers avaient finalement été libérés sans heurt tandis que l'homme se rendait.

À l'aéroport du Caire, les proches des passagers du vol MS804 ont été confinés très tôt dans une salle isolée et la police interdisait l'accès à la presse. Ceux qui en sortaient étaient assaillis par une foule de journalistes. Quittant le bâtiment en larmes, une femme a lancé à un photographe: «Pourquoi tu me prends en photo ? Mon frère est mort et tu me prends en photo ?».

«J'ai quatre proches dans l'avion, on n'a aucune information. Le directeur adjoint d'EgyptAir nous a organisé une conférence pour nous dire qu'ils n'ont aucune information si ce n'est que l'avion a disparu», lâche un homme.

-Avec le Toronto Star, France 24 et CNN