Au moins 117 personnes ont été tuées dans les attentats perpétrés par le groupe islamiste Boko Haram dimanche à Maiduguri (nord-est), selon un nouveau bilan donné par des sources hospitalières mardi, le double de celui de 54 morts donné par la police.

Soixante-douze morts ont été enregistrés à l'hôpital universitaire de Maiduguri, tandis que 45 corps ont été transportés à la morgue de l'hôpital spécialisé de l'État de Borno, selon trois membres du corps médical, qui ont requis l'anonymat.

L'attaque qui a touché la capitale de l'État de Borno dimanche soir a été la plus meurtrière dans la ville, cible régulière des insurgés islamistes affiliés à l'État islamique depuis la prise de pouvoir fin mai du président Muhammadu Buhari.

«Soixante-neuf cadavres ont été apportés ici et trois personnes sont mortes alors qu'elles étaient en train d'être soignées», a affirmé mardi un médecin orthopédique de l'hôpital universitaire de Maiduguri, pour qui certains blessés souffraient de «blessures sérieuses» et devraient être envoyés à d'autres hôpitaux spécialisés. Un travailleur de la morgue de l'hôpital a confirmé ce bilan.

Un infirmier a indiqué que 45 corps avaient été apportés à la morgue de l'hôpital spécialisé de l'État de Borno.

«La plupart des corps étaient méconnaissables à cause des brûlures subies par les victimes», a-t-il témoigné. «La plupart des 43 personnes qui sont décédées à la mosquée ont été apportées ici.»

Le porte-parole de la police de l'État de Borno, Victor Isuku, avait fait état lundi de 54 morts et 90 blessés.

Une source sécuritaire, qui s'est exprimée sous couvert de l'anonymat, confirmait lundi: «Oui, le nombre de morts devrait être plus élevé que ce qui vous a été dit mais (54) est le chiffre officiel».

Des habitants avaient assuré lundi qu'au moins 85 personnes avaient été tuées dans ces attentats.

Selon les secours et des militaires, trois explosions différentes ont eu lieu dimanche dans les quartiers de Gomari et d'Ajilari à Maiduguri. Mais d'après des témoins, il y en aurait eu quatre, dont une dans une mosquée et une visant des fans de football attroupés devant un match à la télévision.

Une nouvelle vague de violences frappe le nord-est du Nigeria, peuplé en majorité de musulmans, depuis l'investiture du M. Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre les islamistes.

L'insurrection Boko Haram et sa répression ont fait au moins 15 000 morts et forcé plus de deux millions de Nigérians à fuir leurs foyers depuis le début 2009.

Boko Haram a subi depuis février des revers militaires infligés par les armées des pays de la région et perdu le contrôle d'importantes localités. Le groupe a depuis changé de stratégie et a de plus en plus recours à des techniques de guérilla, multipliant notamment les attentats-suicides.