Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé mardi son indignation et sa colère concernant le scandale de viols présumés par des Casques bleus et estimé que les pays dont les troupes sont impliquées doivent enquêter de leur côté.

Les 15 membres du Conseil se sont exprimés une semaine après la décision sans précédent du secrétaire général Ban Ki-moon qui a demandé - et obtenu - la démission de Babacar Gaye, le chef de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca).

Les Casques bleus de la Minusca font face à une série d'accusations d'abus sexuels contre des enfants lors de leur mission dans ce pays.

Dans un communiqué validé à l'unanimité, le Conseil a dit partager «l'indignation (de M. Ban) et la colère concernant ces allégations».

Il a rappelé «la responsabilité des pays qui contribuent par (l'envoi) de troupes et de (forces de) police à enquêter sur ces faits présumés contre leurs personnels en uniforme», ajoutant que les pays concernés devaient, «si cela est approprié, les traduire en justice».

Selon les lois onusiennes, il relève de la discrétion de chaque État de mener ou non ces enquêtes.

Pour l'instant, une enquête a été ouverte à l'ONU sur des accusations de viol contre une fillette et l'homicide d'un adolescent de 16 ans et de son père qui auraient été commis au cours d'une opération dans la capitale centrafricaine début août par des Casques bleus.

Dans une affaire séparée, l'ONU a nommé une commission indépendante pour enquêter sur des allégations d'abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014.

Ces accusations visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l'opération Sangaris menée par la France et n'étaient pas sous le commandement de l'ONU.

L'enquête porte notamment sur la façon dont les Nations unies ont géré l'affaire, après des critiques pointant du doigt la lenteur de sa réaction sur le dossier.