Les avocats de l'ex-président égyptien Mohamed Morsi ont interjeté appel jeudi de sa condamnation à 20 ans de prison pour son rôle dans l'arrestation et des tortures sur des manifestants durant son mandat, a annoncé l'un d'eux.

M. Morsi, un islamiste destitué par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi en juillet 2013, avait été condamné en avril pour ces violences en marge d'une manifestation de l'opposition le 5 décembre 2012, devant un palais présidentiel du Caire. Il était accusé d'avoir ordonné la dispersion violente de ce rassemblement.

«Nous avons été obligés d'interjeter appel parce que le délai imparti allait expirer», a indiqué à l'AFP un avocat de la défense, Abdel Moneim Abdel Maqsoud, qui précise avoir présenté la demande «en sa qualité de représentant légal de M. Morsi».

M. Abdel Maqsoud a affirmé ne pas avoir pu consulter son client avant d'agir, mais que ce dernier refuse, jusqu'à présent, de faire appel. M. Morsi se considère en effet toujours comme le «président de l'Égypte» et récuse la légitimité de ses juges.

Mardi, la justice a confirmé la peine de mort infligée à M. Morsi dans un autre procès, pour son rôle dans des évasions massives de prison et des attaques contre la police durant la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.

Dans cette affaire, près d'une centaine de personnes, dont le guide suprême de la confrérie islamiste des Frères musulmans, Mohamed Badie, ont été condamnées à mort.

Dans un autre procès, pour espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l'Iran, l'ex-président a également été condamné mardi à la prison à vie, soit 25 ans de réclusion.

Après son éviction, les partisans de M. Morsi ont été la cible d'une sanglante répression durant laquelle au moins 1400 manifestants islamistes ont été tués.

Plus de 40 000 autres ont été arrêtés, selon Human Rights Watch. Des centaines d'entre eux ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de «sans précédent dans l'histoire récente» du monde.

Des dizaines de ces peines ont cependant été annulées par la Cour de cassation, alors que les peines de mort sont rarement exécutées en Égypte.