L'un des principaux chefs de la rébellion ougandaise LRA, Dominic Ongwen, qui s'est rendu la semaine dernière aux soldats américains en Centrafrique, sera livré à la Cour pénale internationale qui le recherche pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a annoncé l'armée ougandaise mardi.

«Il a finalement été décidé que Dominic Ongwen serait acheminé à La Haye», aux Pays-Bas, où siège la CPI, a déclaré le porte-parole de l'armée ougandaise, Paddy Ankunda.

Dominic Ongwen s'est rendu la semaine dernière aux forces spéciales américaines présentes en Centrafrique pour traquer l'Armée de résistance du Seigneur. Il est recherché par la CPI notamment pour esclavage d'enfants et Washington offrait 5 millions de dollars pour sa capture.

Toute la semaine dernière, des discussions ont eu lieu entre l'Ouganda et les États-Unis pour déterminer le sort du rebelle. Le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, avait un temps affirmé qu'il serait livré à Kampala, avant de revenir sur ses déclarations.

Ongwen, l'un des derniers commandants de la LRA encore en fuite avec son chef Joseph Kony, sera finalement envoyé directement de Centrafrique à la CPI, a ajouté mardi M. Ankunda.

«Ongwen sera transféré à la CPI par les autorités centrafricaines», a-t-il déclaré.

La LRA a été créée dans le nord de l'Ouganda en 1987. Le mouvement, chassé en 2006 d'Ouganda par l'armée, s'est alors scindé en petits groupes, éparpillés dans les forêts équatoriales des pays de la région, dont la Centrafrique.

Selon l'ONU, la rébellion a, depuis sa création, tué plus de 100 000 personnes en Afrique centrale et enlevé plus de 60 000 enfants.

Ongwen, âgé d'environ 35 ans, lui-même ancien enfant-soldat, est accusé d'avoir commandé de sanglantes campagnes de la milice dans le nord de l'Ouganda au début des années 2000. Campagnes au cours desquelles des milliers de personnes ont été tuées ou enlevées, pour devenir enfants-soldats ou esclaves sexuels.

Il est également accusé d'attaques contre des civils en République démocratique du Congo.

Selon l'armée ougandaise, Joseph Kony, également poursuivi par la CPI, reste le dernier dirigeant de la LRA toujours en liberté.

PHOTO ARCHIVES AFP/INTERPOL

Dominic Ongwen