La police congolaise s'est rendue coupable de dizaines d'exécutions extrajudiciaires lors d'une opération menée contre des groupes de criminels organisés, affirme Human Rights Watch (HRW).

Le gouvernement a indiqué que l'affirmation de l'organisme était exagérée tout en mentionnant que des membres des forces de l'ordre ont été condamnés en lien avec ce grand coup de balai.

Dans un rapport publié mardi, HRW a noté que la police a commis des abus durant l'«Opération Likofi» qui a duré trois mois et dont l'objectif était de mettre un terme à une flambée de vols à main armée et à d'autres crimes perpétrés par de petits groupes de malfaiteurs.

Cette accusation fait écho à une allégation similaire qui avait été formulée, le mois dernier, par une agence de l'Organiation des Nations unies (ONU) dont le mandat est axé sur la protection des droits humains.

Les autorités auraient tué au moins 51 adolescents et jeunes hommes alors qu'ils n'étaient pas armés et qu'ils se trouvaient à l'extérieur de chez eux ou encore dans des marchés publics.

D'après le rapport, cette tactique a été utilisée pour créer un effet maximal d'intimidation.

Human Rights Watch exerce de la pression sur les donateurs internationaux et sur l'ONU pour qu'ils demandent au gouvernement congolais d'arrêter et de traduire en justice les responsables.

L'organisation milite également en faveur de la suspension du général Celestin Kanyama, qui aurait été responsable de l'opération, une mesure qui devrait être en vigueur tant et aussi longtemps qu'une enquête judiciaire n'aura pas été menée en lien avec cet épisode sanglant.

Un porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a promptement rejeté cette proposition.

Pendant l'intervention, la police de Kinshasa a ciblé par erreur des victimes innocentes, s'il faut en croire HRW.

Les autorités auraient tenté de masquer ces bavures en ordonnant à des médecins de se taire, en menaçant des journalistes et en empêchant les personnes endeuillées de pouvoir récupérer les dépouilles de leurs proches.