Au moins sept personnes, dont un responsable de la police, ont été tuées samedi dans un attentat à la bombe revendiqué par les rebelles somaliens dans Mogadiscio, dernier en date d'une série d'attaques des shebab dans la capitale somalienne.

Des sources sécuritaires ont évoqué une bombe télécommandée fixée sur la voiture conduite par Abdikafi Hilowle, un responsable de la police et ex-chef de l'administration de la capitale, tué dans l'attentat. D'autres sources ont estimé que la bombe avait été enfouie au bord de la route.

Les rebelles somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué cette attaque, désignant M. Hilowle comme «un ennemi d'Allah» et l'accusant de travailler pour les services secrets étrangers.

Le porte-parole militaire des shebab, Abdiaziz Abu Musab, a déclaré à l'AFP par téléphone que le groupe avait mené l'attaque et juré que d'autres assassinats suivraient.

«C'était un ennemi d'Allah recherché pour des crimes commis contre de jeunes musulmans. Nous nous réjouissons de l'avoir finalement abattu», a dit le porte-parole à l'AFP, ajoutant que «beaucoup d'autres sont sur la liste de ceux à abattre».

Par ailleurs, toujours samedi, un député somalien a échappé à une tentative d'assassinat après avoir été prévenu qu'une bombe était fixée sur sa voiture. L'engin s'est déclenché et a détruit le véhicule, qui était garé devant un hôtel, a indiqué une source sécuritaire.

Quant à la bombe ayant tué le responsable de la police, elle a explosé près du carrefour KM 4, très fréquenté, dans le centre de Mogadiscio, près de l'ambassade de Turquie.

«Plusieurs personnes ont été tuées, il y en a au moins sept, dont quatre civils et trois policiers», a déclaré sur les lieux du drame un policier, Mohammed Duale, à un journaliste de l'AFP.

Un cadavre brûlé au point d'être méconnaissable

L'attentat «visait apparemment un ancien fonctionnaire qui est mort dans l'attaque. Certains de ses gardes du corps figurent également parmi les morts», a indiqué une source sécuritaire.

Des témoins ont raconté avoir vu le corps de M. Hilowle être extrait de la carcasse de la voiture. Selon l'un d'eux, le cadavre était «brûlé au point d'être méconnaissable».

«Les forces de sécurité ont bouclé la zone, ouvrant le feu pour disperser des curieux qui approchaient. C'était un spectacle horrible. Une mère et ses enfants figurent aussi parmi les victimes», a déclaré un témoin, Muhidin Adan.

Cet attentat est le dernier d'une série d'attaques similaires dans la ville revendiquées par les insurgés islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui combattent le faible gouvernement somalien, soutenu par une force militaire de l'Union africaine (UA) et financé par la communauté internationale.

Les shebab ont été chassés des principales villes du pays par la force de l'UA, mandatée par les Nations unies, mais ont accentué ces dernières semaines leurs attaques, sous la forme d'attentats ou d'actions de guérilla.

Leurs dernières opérations ont visé des installations du gouvernement et des forces de sécurité, dans une stratégie visant apparemment à discréditer les affirmations des autorités selon lesquelles elles sont en train de gagner la guerre contre les islamistes.

Le mois dernier, les shebab avaient revendiqué l'assassinat de deux députés en l'espace de 24 heures à Mogadiscio, l'un dans une fusillade, l'autre dans l'explosion d'une voiture piégée. En février, les insurgés avaient attaqué en nombre le palais présidentiel pourtant très bien fortifié, tuant des fonctionnaires et des gardes au cours de fusillades nourries.