Des dizaines d'islamistes armés ont attaqué un poste de police, un tribunal et une banque dans le nord du Nigeria mercredi, tuant sept policiers et un civil, a déclaré un responsable de la police à l'AFP.

Le raid, dans la ville de Gwaram, dans l'État du Jigawa (nord) a débuté à 01h00 mercredi et déclenché une fusillade qui a duré plusieurs heures entre assaillants et forces de l'ordre, a indiqué Tamari Yabo, inspecteur général adjoint de la police pour la région.

Les hommes du groupe islamiste radical Boko Haram, dont l'insurrection violente a causé la mort de milliers de personnes depuis 2009, ont mené plusieurs dizaines d'attaques dans les environs, mais la ville de Jigawa avait jusqu'à présent été relativement épargnée par la violence.

«Nous avons perdu sept policiers. Un civil a aussi été tué», a déclaré M. Yabo au sujet de l'affrontement, qui a eu lieu à quelque 100 kilomètres de la capitale de l'État du Jigawa, Dutse.

Il a indiqué à l'AFP que les assaillants sont arrivés à moto, ou à bord de véhicules volés, prenant spécifiquement pour cible le principal poste de police de la ville, ainsi qu'une banque et un tribunal qui applique la loi islamique, la Charia.

«L'attaque a déclenché une fusillade de plusieurs heures avec nos hommes, mais les terroristes étaient supérieurs en nombre et en armes», a ajouté M. Yabo. Les forces de l'ordre nigérianes utilisent habituellement le terme «terroriste» pour se référer à Boko Haram.

L'État du Jigawa partage une frontière avec celui de Yobe, bastion de Boko Haram et l'un des trois États du nord-est du pays placés sous état d'urgence depuis mai 2013, lorsque l'armée a lancé une vaste offensive pour écraser la montée en puissance du groupe radical, qui veut créer un État islamique dans le nord du Nigeria à majorité musulmane.

L'insurrection de Boko Haram et les opérations militaires en découlant ont déjà fait plus de 1500 morts depuis le début de l'année.

De hauts responsables militaires soutiennent que des combattants de Boko Haram ont quitté leurs bastions traditionnels dans les États de Yobe et Borno.

Certains islamistes pourraient avoir rejoint l'État du Jigawa pour fuir la pression militaire - celui ci n'étant pas soumis à l'état d'urgence et le déploiement des forces de l'ordre y étant de ce fait moindre.