Au moins 37 personnes ont été tuées au cours de trois attaques menées par des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigéria, ont annoncé jeudi un responsable local et des habitants.

Les trois attaques, dont l'une contre un collège chrétien, ont été effectuées depuis mercredi soir par «un groupe important de militants de Boko Haram», a affirmé jeudi Maina Ularamu, le président du gouvernement local de la ville de Madagali, dans l'État de Adamawa, l'un des trois États du pays sous état d'urgence.

Ces attaques ont lieu 24 heures après celle contre un pensionnat dans l'État de Yobé au cours de laquelle 43 personnes ont été tuées par Boko Haram.

Les localités de Shuwa, de Kirchinga et de Michika ont été les cibles des dernières attaques.

À Shuwa, plusieurs bâtiments ont été brûlés, dont un collège chrétien et une partie d'une école secondaire.

«Le bilan des tués à Shuwa s'élève maintenant à 25 après la découverte de 8 nouveaux cadavres, dont trois gisant sous les décombres calcinés du collège religieux», a précisé Maina Ularamu

À Kirchinga, selon un habitant, les assaillants avaient revêtu des uniformes militaires - une méthode souvent utilisée par les combattants de Boko Haram dans des attaques passées.

Ils ont tué huit personnes dans le village, et brûlé de nombreuses maisons, a-t-il précisé.

«Il y a eu confirmation de la mort de quatre personnes à Michika», un enfant qui s'enfuyait en courant et trois agents de sécurité, a dit Abdul Kassim, qui vit dans ce village.

Dans un communiqué, l'armée a confirmé les trois attaques, mais n'a fait état que d'un soldat et de trois civils tués, ainsi que de six islamistes. Selon elle, les assaillants ont pris la fuite vers le Cameroun. L'armée a annoncé le 23 février la fermeture de la frontière entre l'État de Adamawa et le Cameroun pour bloquer les infiltrations des islamistes.

Des habitants de Michika ont fui vers les collines environnantes pour échapper aux agresseurs venus en camion et en moto. Les combats auraient duré plus de quatre heures. Quatre banques ont été rasées, ainsi qu'une centaine de boutiques et un commissariat de police, des bâtiments officiels et des dizaines de maisons.

Selon M. Kassim, les membres de Boko Haram sont arrivés à 21h30 (15h30, heure de Montréal) «armés de roquettes RPG et d'explosifs qu'ils lançaient indistinctement contre des bâtiments privés ou publics».

Un témoin, qui a requis l'anonymat, a décrit le village comme une «zone de guerre», estimant que 90% de l'activité y avait été détruite.

Environ 300 000 personnes, dont 51% d'enfants, ont fui leurs foyers du nord-est du Nigeria depuis mai 2013, en raison des violences commises par Boko Haram, ont annoncé jeudi les Nations unies.

Trois États du nord-est - Adamawa, Borno et Yobe - ont été placés en état d'urgence le 14 mai 2013, quand l'armée a lancé une offensive majeure pour tenter de mettre un terme à l'insurrection du groupe qui a tué des milliers de personnes depuis 2009.