La rébellion du M23 a subi des pertes importantes pendant les combats contre l'armée dans l'est de la RDC en juillet, a affirmé mercredi la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), une information aussitôt démentie par les rebelles.

«Les rapports font état de 325 éléments de ce mouvement rebelle tués, et 410 autres blessés», en juillet, a déclaré le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole de la Monusco, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission.

Interrogé par l'AFP, le lieutenant-colonel Basse a ajouté que le bilan des pertes dénombrées parmi les hommes du M23 était le fruit de «différentes informations recueillies et recoupées par les différents services de la Monusco», sans toutefois donner davantage de précisions.

Après environ deux mois de trêve, des combats avaient repris le 14 juillet entre l'armée et le M23 à une dizaine de km au nord de la ville statégique de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, que les rebelles avaient occupée fin novembre. Dix jours plus tard, les affrontements ont cessé et un calme relatif régne depuis.

Joint par l'AFP, le porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23), le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, a aussitôt démenti le bilan de la Monusco.

«Nous rejetons ce bilan! Si vous prenez le chiffres avancés par Félix Basse, nous sommes en tout 1500. Si on compte environ 300 morts, 400 blessés, il reste 700. Ca veut dire 700 sont devant des milliers de FARDC sur les trois lignes de fronts?», a ironisé le lieutenant-colonel Kazarama.

Le 24 juillet, il avait assuré que la rébellion avait perdu 6 combattants et que 401 militaires avaient été tués pendant les combats. Le 15 juillet, Kinshasa avait affirmé que 120 rebelles et 10 soldats avaient péri dans les affrontements. Elle n'a plus donné de nouveau bilan depuis.

La Monusco n'a pas précisé les pertes éventuelles enregistrées dans les rangs des Forces armées de la RDC (FARDC, armée gouvernementale). L'armée était pour sa part injoignable pour donner le décompte global de ses victimes potentielles.

Le M23 est actif depuis mai 2012 dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. Il est essentiellement composé de Tutsi congolais intégrés dans l'armée, à la faveur d'un accord de paix signé en 2009. Ils se sont mutinés en avril 2012, estimant que cet accord n'avait jamais été pleinement respecté.

La rébellion a récemment menacé de reprendre Goma, accusant Kinshasa de n'avoir pas respecté les promesses qu'il avait faites pour que le M23 se retire de la ville.

Cette menace est intervenue après que la Monusco et sa brigade d'intervention - chargée de combattre les groupes armés de l'Est - ont commencé la sécurisation d'une zone englobant Goma et sa périphérie, forte d'un million d'habitants, dont plusieurs dizaines de milliers de déplacés de guerre.