Khartoum a confirmé dimanche sa décision de reporter au 22 août la fermeture de l'oléoduc transportant le pétrole du Soudan du Sud, après avoir menacé de le faire début août accusant Juba de soutenir les rebelles soudanais.

L'Éthiopie, qui assiste les négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud avait déjà fait part vendredi de ce report, obtenu après une visite du ministre des Affaires étrangères éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus et du médiateur de l'Union africaine Thabo Mbeki à Khartoum.

Les compagnies pétrolières ont été informées par le ministère soudanais du Pétrole du «changement de date pour la fermeture de l'oléoduc (...) du 7 au 22 août en réponse à la demande des médiateurs africains», a indiqué l'agence officielle soudanaise SUNA.

Khartoum a menacé début juin d'interrompre le transport du pétrole sud-soudanais, comme mesure de rétorsion envers Juba qu'il accuse de soutenir des rebelles au Soudan.

Les deux capitales s'accusent mutuellement de soutenir des groupes armés combattant l'autre partie.

Le Soudan du Sud a acquis son indépendance en juillet 2011, après des années de guerre civile au Soudan. Ce pays enclavé a hérité de 75% des réserves de pétrole lors de la partition mais dépend encore des infrastructures du Soudan pour exporter le brut.

La fermeture complète de l'oléoduc concerné nécessite au total 45 jours, selon les experts.

Les revenus générés par l'exportation de pétrole par le Soudan du Sud et le transport de pétrole par le Soudan représentent, selon les spécialistes, des milliards de dollars pour ces deux pays pauvres d'Afrique.