Des hommes armés ont enlevé six étrangers à bord d'un pétrolier dans l'État de Bayelsa, dans le sud du Nigeria, et réclamé une rançon d'environ un million d'euros (environ 1,35 million de dollars), a annoncé mercredi la police.

«Trois des personnes enlevées sont des Ukrainiens, deux des Indiens et une vient de Russie», a déclaré Fidelis Odunna, porte-parole de la police locale, à l'AFP, précisant que l'attaque a eu lieu dimanche. «Un des ravisseurs a appelé pour demander la somme de 200 millions de nairas (1,35 million de dollars)» a-t-il ajouté.

Quinze membres d'équipage étaient à bord de l'Armada Tuah quand le bateau a été attaqué par des hommes en armes à 40 miles nautiques (environ 70 km) au sud de l'État de Bayelsa, vers 16 h, a précisé à l'AFP le colonel Nwachukwu Onyema, porte-parole de l'armée dans cette région.

La navire avait quitté le port pétrolier de Port Harcourt pour le champ pétrolifère d'Abo, situé en eau profonde, exploité par plusieurs sociétés nationales et internationales dont Shell et Agip, a-t-il ajouté, soulignant que «des bateaux armés et des hommes sont déjà à la recherche» des otages.

Les enlèvements sont courants dans la région pétrolifère du Delta du Niger et les otages sont la plupart du temps relâchés contre rançon. Il est toutefois rare que la police accepte de donner des détails sur les demandes de rançon.

D'autres enlèvements d'étrangers ont eu lieu récemment dans le nord du Nigeria, et ils ont été revendiqués par un groupe islamiste, Ansaru, mais ce phénomène est considéré comme indépendant de ce qui se passe dans le Sud.

Selon le Bureau maritime international, les eaux nigérianes sont le lieu d'attaques de plus en plus fréquentes de pirates, le vol de pétrole étant une des motivations des ravisseurs agissant dans cette région.

Cinq marins indiens ont été enlevés par des pirates lourdement armés sur un pétrolier le 17 décembre au large du Nigeria puis libérés un mois plus tard, sans que leur employeur ne dévoile si une rançon a été réglée.

Des pirates armés ont également enlevé trois marins italiens et un Ukrainien au cours d'une attaque de leur navire à quelque 40 miles nautiques (environ 70 km) de l'État du Bayelsa le 23 décembre, avant de les relâcher en janvier. Le ministre italien des Affaires étrangères et l'armateur du navire attaqué s'étaient accordés pour dire qu'aucune rançon n'avait été versée pour leur libération.

L'accord d'armistice signé en 2009 entre le gouvernement et les militants du Delta du Niger qui réclament une meilleur distribution des revenus de l'or noir a réduit les actes de violence dans cette zone, mais les expatriés restent des cibles régulièrement visées.