Un prédicateur salafiste tunisien a émis une fatwa interdisant aux musulmans de célébrer les fêtes de fin d'année, voire d'échanger des voeux à l'occasion du Nouvel an, estimant que cette tradition chrétienne et occidentale était «haram» (sacrilège).

«Fêter Noël et le Nouvel an est une hérésie et ceux qui y sacrifient parmi les musulmans commettent un haram», a prévenu Cheikh Béchir Ben Hassine dans un prêche diffusé sur sa page Facebook.

«Les décorations et les bûches sont permises pour les catholiques, mais les musulmans ne doivent pas les vendre», a-t-il insisté, mettant en garde contre des attaques éventuelles de commerces ou de pâtisseries par ses partisans.

«Partager les fêtes des mécréants ou même leur adresser des voeux à l'occasion est un grand péché, voire un kofr (acte de mécréant)», a affirmé le prédicateur, dont la fatwa autorise cependant l'échange de voeux avec les non-musulmans pour les occasions sans connotation religieuse.

«Joyeux Noël et bonne année, c'est du haram», a-t-il répété, dénonçant «un honteux suivisme de l'occident» de la part des Tunisiens musulmans.

Béchir Ben Hassan est l'une des principales figures du salafisme dit «scientifique», une fraction non-violente de ce courant radical de l'islam sunnite, contrairement au «salafisme jihadiste» qui prône la violence.

Lundi, des dépliants ont été distribués pour dissuader les Tunisiens de réveillonner, versets coraniques et hadiths (paroles de Mahomet) à l'appui.

Les décorations sont rares dans le centre de Tunis, mais les commerces ont été pris d'assaut pour l'achat de cadeaux et des pâtisseries traditionnelles, incontournables jusque dans les petits villages.