Le pape Benoît XVI a lancé un appel pour le Nigeria, afin qu'il soit mis «fin à toute violence», en soulignant, dimanche lors de la prière de l'Angelus, que la violence «sème haine et divisions entre les croyants».

«Je suis avec appréhension les évènements tragiques qui se sont produits ces derniers jours au Nigeria», a déclaré le pape, dans des propos ajoutés au dernier moment à son discours dominical diffusé à l'avance aux médias.

Disant «prier pour les victimes», il a appelé à «mettre fin à toute violence» car celle-ci «ne résout pas les problèmes, mais les accroît en semant haine et division entre les croyants».

Au moins 150 personnes ont été tuées vendredi dans le nord-est de ce pays, au cours d'une série d'attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram contre des postes de police et des églises dans la ville de Damaturu.

Le nord-est du Nigeria - pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 160 millions d'habitants - est en proie à de fréquentes attaques menées par des combattants de Boko Haram.

Boko Haram qui lutte pour une application stricte de la charia avait revendiqué l'attentat suicide contre le siège de l'ONU à Abuja le 26 août, qui a fait 24 morts.

Des hommes armés ont attaqué des postes de police, des casernes militaires et des églises à Maiduguri et Damaturu avant d'engager le combat avec les forces de sécurité.

Ces nouvelles violences sont intervenues avant la grande fête musulmane de l'Aïd al-Adha, célébrée dimanche.

Dans le quartier majoritairement chrétien de Damaturu, appelé Jérusalem, six églises, un poste et un atelier de la police ont été attaqués à la bombe.

Le nord du Nigeria est majoritairement musulman, avec des minorités chrétiennes, le sud à dominante chrétienne.

La loi islamique a été réintroduite dans 12 États septentrionaux du Nigeria il y a une dizaine d'années.