Le Kenya et la Somalie ont convenu de «combattre ensemble» les islamistes somaliens shebab, qui constituent leur «ennemi commun», ont annoncé leurs deux premiers ministres à l'issue d'une réunion lundi à Nairobi.

«La menace posée par les shebab constitue un ennemi commun au Kenya et à la Somalie et elle doit être combattue conjointement, avec l'aide de la communauté internationale», affirme le communiqué.

Cette déclaration commune vise à dissiper le malaise créé la semaine dernière par le président somalien Sharif Cheikh Ahmed, qui avait critiqué l'entrée sur le sol somalien à la mi-octobre de l'armée kényane pour neutraliser les insurgés shebab.

Les deux gouvernements ont décidé de créer un comité conjoint de coordination de haut niveau, poursuit le texte.

«Le gouvernement somalien soutient l'activité des forces kényanes, qui est coordonnée par le gouvernement fédéral de transition (somalien) et qui est menée dans un esprit de bon voisinage et d'unité africaine», affirme le communiqué.

Cette déclaration conjointe a été publiée à l'issue de discussions entre le premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali et son homologue kényan Raila Odinga.

Les deux pays s'engagent à partager leurs informations militaires, et à faire campagne conjointement pour solliciter une aide accrue de la communauté internationale à leur lutte contre les insurgés islamistes, qui contrôlent aujourd'hui la plus grande partie du sud et du centre de la Somalie.

Nairobi et Mogadiscio demandent notamment que «la communauté internationale assure toute la logistique et le financement nécessaire pour un blocus du port de Kismayo jusqu'à ce que les shebab soient expulsés» de ce bastion dont ils tirent l'essentiel de leurs revenus.

Les deux pays demandent également que «des troupes supplémentaires de (La force de l'Union africaine en Somalie) l'Amisom soient fournies pour être installées dans les zones libérées du sud de la Somalie», sous la supervision d'un comité conjoint.

Cette force de paix composée aujourd'hui de 9000 soldats ougandais et burundais est installée aujourd'hui exclusivement à Mogadiscio, sous les auspices de l'Union africaine, pour protéger le fragile gouvernement de transition somalien.

Enfin le gouvernement somalien «va demander à la Cour pénale internationale d'engager immédiatement une enquête pour crimes contre l'humanité commis par les shebab», indique encore le texte.