Des explosions à la grenade ont secoué un bar et un arrêt de bus achalandé à Nairobi, lundi, alors que les autorités du pays craignent que des militants somaliens liés à al-Qaïda n'aient mis à exécution leur promesse de représailles contre la capitale du Kenya.

Ces attentats surviennent deux jours seulement après que les États-Unis eurent émis des avertissements contre «d'imminentes attaques terroristes». Washington avait souligné que ces attentats pourraient être perpétrés par des militants somaliens du groupe islamiste radical al Shabab, qui ont menacé d'attaquer Nairobi après l'entrée en sol somalien de l'armée kényane, à la mi-octobre.

Les autorités ont affirmé qu'il était encore trop tôt pour désigner des coupables, bien que les deux attentats aient visé des Kenyans plutôt que des étrangers, contrairement à ce qu'avait laissé entendre Washington.

Al Shabab est généralement associé à al-Qaïda, et a perpétré de nombreux attentats suicides, dont un attentat à la bombe qui a entraîné la mort de plus de 100 personnes dans la capitale somalienne plus tôt ce mois-ci. En juillet 2010, une autre attaque contre la capitale de l'Ouganda avait fait 76 morts.

Un représentant des forces de l'ordre à Nairobi a souligné, sous le couvert de l'anonymat, que les terroristes d'al Shabab étaient devenus des experts des attaques à la bombe. Lancer des grenades, a-t-il dit, ne leur ressemble pas, bien que le fait que ces attentats aient été menés près de l'ambassade américaine représente un avertissement difficile à ignorer.

La première explosion s'est produite dans un bar du centre-ville de Nairobi, aux environs de 1 h 15 lundi matin, faisant douze blessés. Plus tard en soirée lundi, une seconde déflagration a eu lieu près d'un arrêt de bus achalandé où des Kenyans attendaient de pouvoir rentrer chez eux.

La Croix-Rouge a fait savoir qu'une personne avait été tuée et huit autres blessées dans ce second attentat.

Washington avait prévenu samedi que des centres d'achats ou des restaurants populaires auprès des touristes pourraient être ciblés. Les attaques de lundi matin semblaient, en revanche, improvisées. L'établissement visé est fréquenté par des Kenyans relativement pauvres, et non par des étrangers bien nantis.

La police kenyane a resserré la sécurité autour des hôtels, des ponts et des dépôts de carburant.

Au moins trois attaques à la grenade ont été perpétrées à Nairobi depuis juin 2010.