Plus de 300 militaires ont été inculpés et placés en détention préventive après la vague de mutineries qui a secoué le Burkina Faso de mars à juin, confrontant le président Blaise Compaoré à une crise sans précédent, a-t-on appris mercredi de source militaire.

«Nous avons à ce jour 308 militaires qui ont été arrêtés. Cent six sont à la Maca (Maison d'arrêt et de correction des armées) et 202 à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco, prison civile)», a déclaré à l'AFP un magistrat militaire.

D'autres militaires pourraient être inculpés, car «il y a encore à Kaya (100 km au nord de la capitale) 42 personnes pour lesquelles les investigations se poursuivent et une trentaine à Ouagadougou», a-t-il indiqué.

Parmi les 308 militaires arrêtés, «139» figurent parmi les 566 militaires radiés après la série de mutineries survenues à travers le pays.

Les militaires incarcérés sont poursuivis notamment pour «rébellion», «viols», «vols aggravés», «pillages». Leur jugement n'est pas attendu avant la fin de l'année.

La répression d'une mutinerie début juin dans la capitale économique Bobo Dioulasso (sud-ouest) a mis fin au mouvement.

Après ces mutineries qui avaient défié son pouvoir parallèlement à des manifestations parfois violentes d'autres couches de la population, M. Compaoré, qui s'est attribué le ministère de la Défense, a repris en main l'armée, nommant de nouveaux chefs et réorganisant les forces.