Les combats se sont intensifiés entre l'armée soudanaise et des rebelles dans l'État du Kordofan-Sud faisant des dizaines de morts dont un employé d'une ONG ces dernières 24 heures, ont indiqué des sources onusiennes et rebelles.

Jeudi, des combattants du SPLM-Nord, branche nordiste de l'ex-rébellion sudiste au pouvoir au Soudan du Sud, ont attaqué un barrage dans la région de Kurgul, tuant 12 soldats soudanais, a dit à l'AFP une source de l'ONU.

Trois véhicules ont été pris dans des tirs croisés, dont deux autobus privés et une voiture appartenant à une ONG internationale dont un employé soudanais a été tué et le conducteur grièvement blessé, a-t-elle précisé.

La route, principale voie d'accès vers Kadugli, la capitale du Kordofan-Sud, traverse une zone montagneuse connue pour abriter des rebelles du SPLM-Nord.

Les combats entre armée régulière soudanaise et rebelles ont éclaté en juin dans cette région, peu avant l'indépendance du Soudan du Sud, dont la sécession a été officialisée le 9 juillet.

Le Kordofan-Sud et le Nil bleu, où des combats ont par ailleurs éclaté le 2 septembre, se trouvent juste au nord de la nouvelle frontière internationale du Soudan avec le Soudan du Sud.

Les deux régions comptent de nombreux partisans et miliciens du SPLM-Nord et le pouvoir à Khartoum cherche à y réaffirmer son autorité.

Cette semaine, Mohamed Chande Othman, l'envoyé de l'ONU pour les droits de l'homme au Soudan, a averti que ces violences pourraient mettre en danger la paix entre Nord et Sud.

Les violences montrent que quatre mois plus tard, le conflit -apparemment déclenché par l'insistance de l'armée à désarmer les éléments du SPLM- reste intense.

Le SPLM-Nord était du côté des ex-rebelles sudistes pendant la longue guerre civile entre le pouvoir nordiste de Khartoum.

Plus tôt jeudi, les rebelles et l'armée avaient fait état de combats intenses dans le district de Rachad dans l'est de l'État du Kordofan-Sud, fournissant des bilans différents.

Selon un porte-parole du SPLM-Nord, près de 60 soldats ont été tués dans une attaque de leur position dans la localité de Rachad.

Les rebelles «ont lancé une attaque d'envergure à Rachad, tuant 60 soldats des forces armées et détruisant 13 pick-up équipés de mitrailleuses», a indiqué à l'AFP un porte-parole du SPLM-Nord, Arnu Ngutulu Lodi, ajoutant que des rebelles avaient été tués mais sans préciser leur nombre.

Khaled Mokhtar, un responsable de la police de cette localité cité par the Sudan Media Centre (SMC), a confirmé cette attaque. Selon lui, «30 rebelles, parmi lesquels un officier, ont péri dans les combats et deux autres ont été capturés», et une grande quantité d'armes a été saisie.

Il est très difficile d'obtenir des informations de source indépendante sur ce conflit frontalier. La mission de l'ONU ne s'y trouve plus depuis juillet et la plupart des ONG internationales n'ont pas accès à la région.

Une autre source du SPLM a affirmé que l'armée de l'air soudanaise avait bombardé un village près de la ville de Talodi, où des violences ont eu lieu en début de semaine, et qu'un dirigeant local avait été tué jeudi.

«Il n'y a pas de présence militaire dans le village, et le raid semble avoir été mené parce que les villageois ont refusé de rejoindre la Force de défense populaire», une milice redoutée qui fait aujourd'hui partie de l'armée soudanaise, a indiqué Gamar Delman, un responsable du SPLM-Nord.